Mammal Hands: Captured Spirits
Après une courte excursion au sein du projet electro Sunda Arc (« Tides » – Chronique JazzMania ), les frères Nick (claviers) et Jordan (saxophones) Smart réintègrent leur trio de folk-jazz Mammal Hands, dont le line up se complète par la présence du batteur Jesse Barrett. « Captured Spirits » est déjà le quatrième album de cette formation de Norwich qui appartient elle aussi au fleuron de la nouvelle vague anglaise, quoiqu’un peu située à la marge. Exit les machines de Sunda Arc. Pas question non plus de l’intensité punk d’un Ill Considered, ni des rythmes caribéens des Sons Of Kemet. Le jazz quasi 100 % acoustique des Mammal Hands se dirige pour sa part vers de vastes étendues folks. Elle s’inspire des musiques répétitives (on peut citer Steve Reich) et lorgne vers la world music (cf. l’utilisation de tablas pour « Versus Shapes »). Comparer la musique de Mammal Hands avec celle des Londoniens du Portico Quartet (eux aussi publiés chez Gondwana) ne serait pas totalement usurpé. Toutefois, au fil du temps, le trio s’est trouvé une vraie personnalité. Chez Mammal Hands, on privilégie le son global au détriment de l’égo des personnalités. Et ce son global a la particularité de se passer des basses, ce qui n’empêche pas le groupe d’atteindre de vraies zones de tensions (« Late Bloomer »). « Le tout est plus grand que la somme des parties » : cette maxime empruntée à Aristote leur convient très bien…
Yves «JB» Tassin