Marilyn Crispell – Thommy Andersson – Michala Østergaard-Nielsen : The Cave
Dans le glossaire imagé du jazz, la cave s’apparente souvent au gîte providentiel, au lieu où nombre de musiciens ont commis leurs faits d’armes – dans une pénombre sublimée – avec des moyens de fortune divers. Le croquis qui figure sur la pochette du disque révèle une pièce basse de plafond où a pris place un public épars et attablé devant lequel se présentent nos trois protagonistes. Pour autant, il s’agit d’une image, d’une figure. L’enregistrement a été réalisé en studio et non dans un mythique club urbain souterrain. « The Cave » a été conçu comme un voyage musical personnel dans l’inconnu, un espace où le son et le silence sont à parts égales, avise Michala Østergaard-Nielsen. La batteuse danoise, qui joue aussi des percussions et de la vibraphonette (comme son nom l’indique il s’agit d’une sorte de petit vibraphone) est à la base de ce trio qui réunit la pianiste Marilyn Crispell et le bassiste suédois Thommy Andersson. Sous réserve d’un petit morceau signé par ce dernier, c’est elle qui en a écrit les compositions. La pièce éponyme en ouverture est peut-être la plus délicate, Crispell y règne en maître. Mais celle qui lui succède, « My Spirit Heart », s’étire quant à elle sur près d’une douzaine de minutes et apparaît comme la plus significative de l’album. Plus loin, « Into the Light » révèle plus encore l’approche aérienne de cette musique, en contraste avec les « Improv # 1 » et « Improv # 2 » qui, elles, suggèrent des moments plus impromptus, plus spontanés. Un album d’une subtile tempérance.
