Robbert Duijf : Silver Spoon
« Silver Spoon » est le troisième album studio officiel de celui qui a remporté le European Blues Challenge Award en 2024. L’année précédente, son « Change Myself » avait également reçu le prix du « Meilleur album de blues néerlandais » et remporté le « Dutch Blues Challenge ». C’est dire si les attentes étaient élevées. Pas de quoi inquiéter notre bonhomme cependant. Duijf, qui est resté pareil à lui-même, nous livre douze chansons imprégnées de blues acoustique. En route vers une nouvelle série de récompenses. Cet authentique bluesman s’est entouré d’un ensemble relevé. Le bassiste est son fils Rubin. Avec le batteur Robin Zalm, ils forment le trio de base. De plus, des musiciens sympathiques comme Angelo et Massimo Bombrini (respectivement au banjo et aux percussions) se sont joints au pianiste Thimo Gijezen, tandis que Sjaak Korsten assure les chœurs. Duijf a composé l’ensemble du répertoire, à deux exceptions près. Ainsi, ils interprètent « Angel » de Jimi Hendrix et « Losers » de Dave Van Ronk, que Duijf cite lui-même comme l’une de ses grandes sources d’inspiration, au même titre que Skip James, Blind Willy Johnson et Willie Dixon, entre autres. Ce dernier a bien entendu écrit « Spoonful », ce qui nous amène à établir le lien direct avec le titre du CD de Duijf.
L’ambiance est au rendez-vous, dès le premier morceau. Avec « Ticket For The Love Train », porch blues à l’état pur, la voix rauque et abrasive caractéristique de Duijf nous gratifie d’un rythme de base calqué sur celui d’un train de marchandises qui emmenait à l’époque les clochards à travers le delta du Mississippi. Des caractéristiques que l’on retrouve sur le reste du disque. Voilà une formule gagnante qui garantit l’authenticité et qui est régulièrement agrémentée de « backing vocals », d’harmonica ou de banjo. John Lee Hooker hocherait la tête d’un air approbateur en suivant ce rythme qui lui est familier.
En partenariat avec Jazz’Halo
Traduction libre : Alain Graff
