Martin Salemi Trio, Short Stories
Martin Salemi Trio, Short Stories
Les tout jeunes piano-trios se multiplient en Belgique: Amaury Faye, Giuseppe Millaci Vogue Trio avec Amaury Faye, David Thomaere, Hendrik Lazure. Pas évident de se créer sa place au soleil. Formé en 2015, voici le Martin Salemi Trio et son premier album. Né en 1988, Martin Salemi a suivi les cours de piano jazz au Conservatoire de Bruxelles, sous la férule de Nathalie Loriers, Diederik Wissels et Kris Defoort. Des deux premiers, et d’Enrico Pieranunzi, autre référence évidente, il adopte le lyrisme mélodique teinté souvent de nostalgie, de Kris Defoort le choix de certains rythmes asymétriques. A ses côtés, d’une part, Mike Delaere de 10 ans son aîné. Après s’être dédié a la guitare, celui-ci a opté pour la contrebasse poursuivant ses études, lui aussi, au Conservatoire de Bruxelles, en compagnie de Jean-Louis Rassinfosse et Bart De Nolf, gage d’un évident sens du rythme. Preuve de ses goûts éclectiques, on a retrouvé le contrebassiste tant aux côtés de Benjamin Sauzereau (La cigarette sans cravate, Octet Red) que de Pierre Vaiana ou Manu Baily. D’autre part, à la batterie, Toine Cnockaert qui a débuté sa carrière dans un registre rock avant de se consacrer au jazz, poursuivant ses études au Jazz Studio d’Anvers et au Conservatoire de Bruxelles. Au répertoire, à côté du très swinguant Lennie’s Pennies de Tristano et de Julia de Lennon et Mc Cartney, six compositions originales : des ballades à l’atmosphère mélancolique (Si j’avais su, Unsaid avec un beau dialogue entre piano et contrebasse ou Early Morning d’inspiration quasi classique) mais aussi des compositions aux rythmes chaloupés (Working Summer avec solo de batterie, ce Regina, clin d’oeil à Ellis Regina ou Confidence au rythme tournoyant qui s’accélère progressivement. Des débuts prometteurs mais qu’il faudra confirmer dans un contexte qui s’avère pléthorique.
Claude Loxhay