Matthieu Saglio, El camino de los vientos

Matthieu Saglio, El camino de los vientos

ACT

S’il est bien une chose dont on ne doutera jamais, c’est de la sincérité artistique qui habite Matthieu Saglio. Le violoncelliste français – installé de longue date à Valencia – a participé en effet à quelques projets qui exigent une implication émotionnelle sans retenue. Pour n’en citer que deux : NES, un trio deux violoncelles / percussions qu’il a fondé avec la chanteuse Nesrine Belmokh et Resonance, où il revisite les musiques anciennes en compagnie de Quentin Dujardin et du contre-ténor Samuel Cattiau. C’est un peu dans cet état d’esprit qu’il s’est lancé sur ce « Chemin des vents ». Un chemin peu escarpé. Pas de bordures à craindre sur ce sentier-là. Par contre, la promesse d’y rencontrer une quantité impressionnante d’artistes et de références venus d’horizons culturels différents. Et de l’émotion. Beaucoup d’émotion. Un petit inventaire non exhaustif vous donnera une meilleure idée de ce qui vous attend.

« Metit » (un hymne aux senteurs africaines chanté par Abdoulaye N’Diaye), « Caravelle » (quand Matthieu revisite le Bolero de Ravel avec un Nguyên Lê aérien), « Les Cathédrales » (qui nous plonge dans le monde de Bach), « Amanecer » (un jazz lunaire qui met en lumière le trompettiste norvégien Nils Petter Molvaer), … Et tant d’autres merveilles où apparaissent l’accordéoniste Vincent Peirani, Camille, le frère de Matthieu (on avait d’abord cru qu’il s’agissait de Dhafer Youssef!), Steve Shehan, la chanteuse Isabel Julve, … Encore fallait-il que ces amis de longue date ou furtifs s’intègrent à ce concept sensible. Que l’envoi de fichiers par delà les frontières, puis leur traitement, débouchent sur un résultat cohérent. C’est bien là que se situe la plus belle réussite de ce disque sans défaut. Un disque riche de ses différences, à consommer sans modération.

Yves «JB» Tassin