Roomful Of Blues, In A Roomful Of Blues

Roomful Of Blues, In A Roomful Of Blues

Alligator – Catalogue ALCD4998

On ne présente plus ce groupe fondé en 1967, mais qui a adopté sa formule actuelle en 1970 avec l’arrivée d’une section de cuivres. Cela fait donc 50 ans que Roomful Of Blues, un octet avec des guests occasionnels, sillonne avec succès les highways du blues et du R&B, sous la direction aujourd’hui du guitariste Chris Vachon (arrivé en 1990 et aux commandes depuis 1998). Mais aussi avec le saxophoniste Rich Lataille (alto et ténor) arrivé en 1970 et le chanteur Phil Pemberton qui est là depuis 2010. Pendant un bon moment, le groupe a privilégié un jump blues énergique et festif, mâtiné de swing et de proto-rock’n’roll. Depuis quelques années il s’est ouvert à des influences plus blues, voire « zydeco », et c’est bien ce que l’on découvre dans cet album, le 5è pour Alligator Records et le 20è pour faire bonne mesure, avec un premier opus sorti sur Island Records en 1977. Cela donne une idée du chemin parcouru et du succès rencontré. Le groupe actuel, les «anciens» et les «nouveaux», a toujours une pêche d’enfer, que ce soit dans les 9 titres originaux ou dans les 4 reprises dont de bonnes versions musclées du What Can I Do de Buddy Ace et du Too Much Boogie de Doc Pomus. Le jump blues bien enlevé est toujours là avec She’s Too Much, boosté par la section cuivres omniprésente et mordante à souhait (I Can’t Wait, Watch Your Back,…). L’humour déjanté est présent avec Let The Sleeping Dog Lie, slow et chaloupé avec de bonnes parties de guitare, d’orgue (Rusty Scott) et de cuivres….. et surtout le désopilant Phone Zombies en mode slow et rythmé. Il y a place aussi pour du rock and roll endiablé avec We’d Have A Love Sublime sans oublier de beaux slow blues comme You Move Me ou le dramatique Carcinoma Blues et le titre éponyme en medium. Citons enfin Have You Heard, avec sa touche « zydeco » (avec, en guest, Dick Reed à l’accordéon) et on oubliera She Quit Me Again une ballade (un peu trop) sirupeuse en slow.

Robert Sacre