M&T@L, IK

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LABEL DURANCE

M&T@L pour Maxime Zampieri (batterie), Thomas Puybasset (saxophone) et Laurent David (basse), le nom des musiciens encadrant des logogrammes couramment utilisés sur nos claviers. Bien vu pour le design d’une formation à classer dans la sphère « power jazz »… Le titre de l’album « IK » complète phonétiquement ce patronyme pour former le mot « Metallica ».N ous voici prévenus ! D’ailleurs, les « liner notes » du cédé sont sans équivoque : « tous les titres sont de Metallica et librement adaptés par M&T@L ». Des musiciens de jazz qui rendent hommage au groupe phare du trash metal : voilà qui pourrait déconcerter plus d’un lecteur. Nous citerons (humblement) Jean-Jacques Rousseau : il ne faut point trop s’en effaroucher : les moins grossiers ne font pas toujours les plus honnêtes.

Rien de bien méchant en effet dans ces sept « adaptations libres » du répertoire d’un groupe qui, franchement, nous laisse plutôt de marbre… Et en fin de compte, c’est là que réside tout l’intérêt et la réussite de « IK ». Ne pouvant reproduire le « son Metallica » (la formule basse / batterie / saxophone ne s’y prête guère), le trio français a puisé dans la musique des Californiens, une liberté d’expression et d’écriture qui, somme toute, converge idéalement du rock vers le jazz. La bande à James Hetfield n’a en effet jamais compté ses heures. Certains titres – largement instrumentaux et improvisés – pouvaient atteindre près de dix minutes chrono. A une exception prêt (« The Day That Never Comes ») toutes les chansons de « IK » sont puisées dans le répertoire pré- « The Black Album », un album (en vérité) éponyme, qui, du haut de ses trente-cinq millions de ventes, a permis au gang de Los Angeles d’accéder à une popularité mondiale légendaire.

Mais revenons sur Terre : c’est donc avec une basse gonflée d’effets, une batterie lourde comme le plomb et un saxophone rauque que M&T@L se joue des vieux titres emblématiques des Californiens (Creeping Death fait toujours partie – plus de trente ans après son pressage – des chansons les plus couramment inscrites sur leur set list). La puissance est bien entendu au rendez-vous (le tellurique For Whom The Bell Tolls), mais aussi le groove (Jump In The Fire pourrait figurer sur un album des regrettés Morphine) ainsi que le free, au cœur duquel le groupe réussit quelques incursions intéressantes. « IK », un album généreux à découvrir « live » à Tourcoing, le 25 janvier et à la Jazz Station de Bruxelles , le 11 février !

Joseph « YT » Boulier