Natalia M. King : Woman Mind of My Own

Natalia M. King : Woman Mind of My Own

Dixiefrog ‐ Références catalogue : DFGCD 8825

On tombe vite sous le charme de la voix de Ms King, chanteuse charismatique, guitariste minimaliste (sur cet album) et compositrice de grand talent. C’est son 7ème album et il inaugure une nouvelle orientation vers le blues et le R&B. Rappelons qu’au début des années 2000, cette Américaine, originaire de Brooklyn, se produisait dans les couloirs du métro parisien avec un rock free-style, lyrique et radical. Vite remarquée cela donna 2 albums décapants, mais des années plus tard, on la retrouva sur les traces de Billie Holiday et Nina Simone, avec de nouveaux albums en 2014 et 2016. Cette année, on la redécouvre en adepte de Robert Johnson et d’Etta James… personne ne s’en plaindra.

Chez Dixiefrog, elle a trouvé en Fabien Squillante un producteur attentionné et doué mais aussi un accompagnateur sans pareil (guitare, slide) qui lui a permis de tirer le meilleur d’elle-même comme compositrice et comme interprète. Elle commence avec un bel auto-portrait, le titre éponyme (« I am a hard headed woman… »), c’est un superbe blues en slow, avec slide guitar (F. Squillante). Puis, lesbienne assumée, elle poursuit avec « Aka Chosen », un salut vibrant à la communauté LGBT dont elle fait partie, sur mode gospel avec choeur, (« First it was a «he»… then it was a «she»… I’m LGBT chosen… »). Et le reste est à l’avenant, des textes forts et puissants (1), des slow blues prenants comme « Forget Yourself » (« and fall in these loving arms… ») avec une section de cuivres suggestive et sensuelle. Et aussi « So Far Away » ou la découverte de son homosexualité après une phase hétéro (« How did we get so far away ? »), et encore « Sunrise to Sunset », histoire d’un amour total (You are under my skin, deep in my heart…) avec un solo de guitare jazzy (F. Squillante). Enfin, « Play on » (« ça foire mais on continue… game’s over fast, it wasn’t meant to last… So play on ») avec slide guitar (Squillante) et accordéon (Vincent Pereira). Un intense plaisir d’écoute de bout en bout et un paquet de réflexions et de questions existentielles suscitées par les lyrics. Un album exceptionnel.

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(1) Les lyrics des 6 compos de N. King sont repris dans les notes de pochette, pas ceux des 3 covers :  « Pink Houses » (John Mellencamp) avec en guest Elliott Murphy (vo), « (Lover) You Don’t Treat Me No Good » (Dan Pritzker et Sonia Dada) avec en guest Grant Haua (vo, gt, cajon) et « One More Try » (George Michael).

Robert Sacre