Ndox Electrique : Tëd ak Mame Coumba Lamba ak Mame Coumba Mbang
Nous entretenons à l’égard de la « musique africaine » des images d’Épinal du cadre desquelles nous ne parvenons que rarement à sortir. Par manque de connaissance, d’intérêt ou de curiosité. Le singulier en dit d’ailleurs long. Il n’y a pas une musique africaine, mais des musiques africaines, par dizaines, par centaines. Discogs renseigne Ndox Electrique sous le genre « World » et dans le style « industriel, africain, tribal ». Les étiquettes sont commodes mais elles ne nous informent guère plus que les images. Dès les premières minutes de ce disque, on est surpris par sa singularité sonore. Une rythmique percussive robuste et chamarrée emmène un chant fier et dense qui, très vite, s’ouvre à un chœur sur lequel vient percuter une basse plombée et échouent des accords déchirés d’une guitare électrique ciselée à l’envi. Respectivement celles en l’occurrence de Gianna Greco et de François Régis Cambuzat qui s’avèrent être les instigateurs de ce projet atypique dont la destination est la ville de Saint-Louis au Sénégal. Leur idée était de partir à la recherche des origines de rituels nord-africains. La rencontre avec la communauté n’doëp est le point d’orgue de ce cheminement. Par le passé, Cambuzat et Greco nous avaient fait découvrir Ifriqiyya Electrique sur l’avisé label Glitterbeat. Ndox Electrique en est en quelque sorte la suite logique, le prolongement stylistique. Vous ne trouverez aucun temps mort sur la dizaine de morceaux alignés ici dont tous sont irrésistiblement dansants, obsédants et charnels. L’album est édité par le prolifique et défricheur label genevois Bongo Joe. Il devrait plaire à ceux et celles qui se retrouvent dans la musique de Konono n°1 mais il effrayera vraisemblablement les fans de Kokoko!