Nesrine : Nesrine

Nesrine : Nesrine

ACT / New Arts International

C’est l’histoire d’une jeune Française née de parents algériens. Qui, à l’âge de six ans, se sent irrésistiblement attirée par les bienfaits de la musique. Une jeune fille devenue, avec les heures d’apprentissage, une virtuose du violoncelle à qui la musique classique tendait les bras pour une carrière toute tracée. Mais le besoin de créer, de s’affirmer, était plus fort que celui de servir, d’occuper un rôle d’exécutant. Au gré de rencontres, Nesrine a atterri à Valence (Espagne) où elle a formé le trio NES avec le percussionniste David Gadea et un autre violoncelliste, Matthieu Saglio (auteur, entre parenthèses d’un magnifique « El camino de los vientos » paru il y a quelques mois, également chez ACT). Leur album « Ahlam » met en lumière Nesrine qui accumulera les concerts et les festivals (aussi bien de jazz que de musiques du monde d’ailleurs). L’occasion pour elle de se faire un prénom complet et de poursuivre sur ces acquis avec ce deuxième album à la croisée de son destin. C’est bien elle, avec cette voix expressive et ce jeu de violoncelle accompli qui tient seule les rênes de ce nouvel équipage. Le trio de base s’est mué en quartette augmenté du support d’un background vocal. Exit le violoncelle de Matthieu Saglio, remplacé par un bassiste (Swaéli Mbappe) et le guitariste Vincent Huma. Les compositions polyglottes de Nesrine confondent les genres. On pourrait presque affirmer qu’il s’agit de chansons pop s’il n’y avait, en sus, ce petit swing oriental qui leur donne des allures séductrices. Jusqu’au bout, on se laisse bien volontiers entraîner par l’univers aguicheur de la jeune femme. Un bout du bout qui s’achève avec une reprise très réussie et inattendue de « Vitamin C » que l’on doit au groupe de rock expérimental allemand Can… Preuve aussi d’une ouverture d’esprit très intéressante.

Yves «JB» Tassin