Nik Bärtsch’s Mobile, Continuum
Nik Bärtsch’s Mobile, Continuum
Nik Bärtsch est suisse. Mais ça n’a aucune importance… Il pourrait tout aussi bien être martien ou schtroumph… Nik Bärtsch est un pianiste de jazz, mais là aussi : qu’importe ! Pourquoi pas batteur dans un groupe de heavy metal ou violoncelliste au sein de l’Orchestre Philharmonique de Liège ? En fin de compte, Nik Bärtsch est un passeur d’émotions universel. Ses sources d’influence sont larges. Elles se situent à l’embouchure du funk, du jazz et de la musique classique contemporaine (et on ne vous parle pas ici de la musique savante atonale). Il puise à la source de l’un ou de l’autre mouvement, enchaîne les interpénétrations et finit par nous transporter dans les contrées brumeuses de son choix. Pour « Continuum », on retrouve Nik Bärtsch dans sa formule acoustique « Mobile », ou plus précisément « Mobile Extended » puisqu’on a adjoint au quatuor de base (piano, clarinette basse et deux batteurs/percussionnistes) un quintette de cordes. Chaque titre porte le nom « Module » suivi d’une extension chiffrée, dont le pianiste seul connaît sans doute le mode d’emploi. Mais puisqu’on se tue à vous le dire : qu’importe ! Il n’est jamais très aisé de décrire une émotion sonore (pour un disque, un concert) ou visuelle (pour un film par exemple). Donc, pour que vous ayez une toute petite idée des sentiments ressentis à l’écoute de ce disque d’une impressionnante inventivité, nous citerons quelques-uns de nos ports d’attache préférés. Dans « Continuum », nous entendons de la musique minimaliste (Steve Reich, Philip Glass en tête), le groove de Roy Ayers, la puissance mélodique du regretté Esbjörn Svensson et la beauté maladive d’un Mark Hollis (ce grand orfèvre des silences). Sans souci de virtuosité mais avec une justesse et une finesse chirurgicales, Nik Bärtsch empile les « Modules » de « Continuum » dans un passionnant mélange sonore. En trois syllabes : FAS-CI-NANT !
Joseph « YT » Boulier