Oiseaux-tempête, Al-‘An !
Oiseaux-tempête, Al-’An !
Il y a un peu moins d’un an, nous vous avions fait part de l’énorme sympathie que nous éprouvions à l’égard de ce groupe alternatif parisien. C’était à l’occasion de la sortie d’un recueil d’inédits « Unworks & Rarities 2012-15 » dont les mélodies tendues nous avait hypnotisés. Articulée autour d’un noyau central bicéphale (les multi-instrumentistes Frédéric D. Oberland et Stéphane Pigneul), cette formation à géométrie variable poursuit inlassablement son voyage à la rencontre des autres. Après la Grèce (« Oiseaux-tempête » 2013) et la Turquie (« Ütopiya » 2015), le duo nous propose une escale au Liban, soit à la croisée des civilisations orientale et occidentale. Là-bas, Oberland et Pigneul ont rencontré des musiciens de la scène underground locale, avec lesquels ils ont envisagé de poursuivre l’aventure (ou pas…). Certains ont loupé le rendez-vous. Les autres se sont lancés dans de longues séquences d’improvisations qui, in fine, ont donné vie à ce « Al-’An ! » (traduisez « Maintenant ! ») aux mille saveurs. Au post-rock romantique, aux improvisations de jazz sensibles et à la noise puissante auxquels Oiseaux-tempête nous avait déjà habitués vient s’ajouter la musique traditionnelle, par petites touches d’atmosphères orientales. Les percussions de Sharif Sehnaoui, le bouzouki d’Abed Kobeissy ou encore l’oud de Youmna Saba apportent à la musique du groupe, un complément d’âme qui justifie amplement la mise en œuvre du projet. Ajoutons les voix de G.W. Sok (rappelez-vous : The Ex, ce groupe punk amstellodamois) pour un Through The Speech Of Stars envoûtant, articulé autour d’un texte du poète palestinien Mahmoud Darwich. Terminons enfin par les explorations électroniques de l’insaisissable Mondkopf,… Entre envolées spectaculaires et moments de grâce légers, Oiseaux-tempête nous offre à nouveau un album de toute beauté qui fait d’ores et déjà partie des pierres angulaires de l’année.
Joseph « YT » Boulier