Olivier Longre : Amore disamore
Olivier Longre est un multi-instrumentiste (piano, guitare, clarinette, harmonica, flûte, percussions,…) français qui officie dans divers domaines de la musique : compositions pour la danse, pour des pièces de théâtre, des documentaires télévisés ou encore des fictions radios. Il est également un des principaux collaborateurs de la chanteuse Amélie-les-crayons (Prix Charles Cros pour l’album « La porte plume » de 2007). Cet « Amore disamore » est son troisième opus personnel après « Antique mélodies » en 2014 et « Lettre à Jeanne » en 2016. Cet album est librement inspiré du roman « Les villes invisibles » (1972) d’Italo Calvino, un des principaux écrivains italiens du 20ème siècle. Dans ce roman, Marco Polo fait la description de cinquante-cinq villes imaginaires auprès de Kublai Khan, grand empereur des Tartares. Olivier Longre nous offre son imaginaire à lui, grâce à ses huit compositions-voyages emplis de poésie. L’auditeur est transporté dans un univers fait de décors sonores bucoliques. Chacun de ces paysages, toujours mélodieux, est unique et plein de surprises et ce grâce à la diversité des instruments proposés. Longre et ses nombreux instruments (comme cet harmonica dans « Same Old Trude » d’une beauté à couper le souffle) sont entourés de Boris Pokora (saxophone soprano et flûte), Thuy-Nhy Au Quang (violoncelle), Laurence Moletta (flûte), Lydiane Chomienne (taconeos), Guillaume Itier (batterie) et de Benoît Nicolas (contrebasse), qui interviennent chacun à des moments différents de l’album. On retrouve aussi de courts extraits du roman de Calvino lus, en langue italienne, par Fabio Viscogliosi (« Amore disamore » et « Small Flowers ») ou encore, à un moment inattendu, un chant portugais (« Les lignes invisibles »). Cet album est original et varié, musicalement indéfinissable, ce qui en fait sa richesse. On pourrait éventuellement le comparer à certaines bandes originales écrites par les plus grands spécialistes du genre. Étincelant.