Orchestre du Lion, Connexions Urbaines
L’Orchestre du Lion, Connexions urbaines
Le Collectif du Lion avait célébré son trentième anniversaire avec la publication du livre “Sur la piste du Collectif du Lion, une aventure plus que musicale” richement illustré par Lucas Racasse. Pour fêter ses 35 ans, quoi de mieux, pour Michel Debrulle et ses multiples complices, que de sortir un album anthologie : non pas un “best of” reprenant une série de titres déjà enregistrés, mais une nouvelle création, avec un orchestre de 12 musiciens issus notamment de Trio Grande, Rêve d’Eléphant Orchestra ou Silver Rat Band et 4 vocalistes : Thierry Devillers de Tout est joli, David Hernandez présent, avec Devillers, sur le projet Odyssée 14 de Rêve d’Eléphant, Adrien Sezuba du Silver Rat Band et François Laurent, l’Ami Terrien. Au répertoire, une judicieuse sélection qui revisite des titres de Trio Grande (Kakouline), de Rêve d’Eléphant (Mon éléphant, Trafic en galaxie), Babelouze (MMM de Michel Massot), de Glasnotes (Anus Mundi, texte de Devillers faisant allusion au régime d’apartheid d’Afrique du Sud) ou du Silver Rat Band (Here I Am, texte d’Adrien Sezuba né de la rencontre d’un migrant), mais aussi des musiques créées pour d’autres activités pluridisciplinaires, comme le spectacle de rue (Sous les pavés, Reprend, Un éléphant dans la ville), la danse (Lobster Caravan, chorégraphie de Thomas Hauert) ou le théâtre (Le procès Brancusi). Le tout arrangé de main de maître par Pierre Bernard (sauf le dernier titre orchestré par Michel Massot) : le flûtiste disposait là d’une palette sonore très large. Outre la flûte, 3 saxophones (Laurent Dehors, Clément Dechambre et Véronique Delmelle), 4 cuivres (Michel Massot, Jean-Paul Estiévenart, Adrien Lambinet, Véronique Laurent), la guitare électrique de Nicolas Dechêne, 3 percussionnistes (Michel Debrulle, Stephan Pougin, Etienne Plumer), mais aussi les clarinettes, la cornemuse et la guimbarde de Laurent Dehors. Cette sélection balaie aussi tous les styles musicaux illustrés par les formations du collectif, toujours avec la même joie de jouer, le même enthousiasme communicatif : jazz contemporain, musique traditionnelle (le très bretonnant A la campagne emmené par la cornemuse), rock (avec les envolées de la guitare électrique, la rage de Thierry Devillers dans Anus mundi ), slam de l’Ami Terrien (Reprend), hip hop d’Adrien Sezuba (Here I am). Les arrangements ont subtilement laissé de larges espaces d’improvisation pour les solistes : sax ténor de Laurent Dehors sur Mon éléphant et Can Your Bird Sing ?, sax alto de Clément Dechambre et sopranino de Véronique Delmelle sur Here I Am, trombone d’Adrien Lambinet sur Kakouline, euphonium de Michel Massot sur Mon éléphant, flûte de Pierre Bernard sur Kakouline et MMM, trompette de Jean-Paul Estiévenart sur MMM. Dans le futur, cet Orchestre du Lion compte imaginer un répertoire d’inédits spécifiquement écrits pour cette grande formation aux multiples alliances sonores. Le 4 juin 2016, l’Orchestre du Lion avait présenté son “Best du Lion” au Reflektor de Liège, lors du festival Connexions urbaines (ce qui donne son titre à l’album). Après une écoute jouissive de l’album, on se réjouit de découvrir maintenant cet Orchestre du Lion en concert au Théâtre 140 de Bruxelles, le 28 mars.
Claude Loxhay
L’ORCHESTRE DU LION Teaser from Collectif du Lion on Vimeo.