Paolo Angeli : Níjar
Le guitariste italien Paolo Angeli peut, au mieux, être décrit comme un cosmopolite à la recherche d’âmes partageant les mêmes idées, avec lesquelles il démarre à chaque fois un nouveau projet. Ainsi, il a, entre autres, croisé les routes de Iva Bittova, Evan Parker, Hamid Drake et Pat Metheny. « Níjar » est un projet solo, tout comme son album précédent, « Rade ». « An Imaginary Soundtrack For Bodas de Sangre » est le sous-titre, une référence directe au travail de Federico Garcia Lorca dont il s’est inspiré. Ajoutez encore à cela le fait que, comme guitariste, Angeli utilise un modèle flamenco ainsi qu’une guitare baryton sarde spécialement préparée et vous obtenez tous les éléments qui caractérisent l’album. Le CD est composé de trois parties très simplement intitulées « Acto primero », « Acto segundo » et « Acto terzero ». Le premier chapitre constitue déjà un bel exercice d’atmosphère cinématographique disruptive, développée autour de chants de lamentation et de paysages sonores électro-sombres. Un croisement entre les scènes les plus noires de David Lynch, la musique de film de « Cat People » (Giorgio Moroder) et de décors postapocalyptiques. Quiconque chercherait des liens directs avec Paco de Lucia ou El Camarón de la Isla sera déçu. Ce n’est qu’au deuxième chapitre que les premiers sons reconnaissables du flamenco jaillissent, entraînant davantage l’auditeur dans l’histoire, désormais à l’aide d’interprétations purement acoustiques.
Le résultat final rayonne d’une dynamique de mélancolie et de malheur. Le site Web d’Angeli contient une montagne d’informations générales concernant les guitares qu’il utilise. Un instrument avec lequel vous pouvez produire énormément de sons inattendus, comme vous pouvez l’entendre ici.
Une collaboration Jazz’halo / JazzMania