Paula Rae Gibson : The Roles We Play To Disappear
Nous avions fait la connaissance de Paula Rae Gibson il y a quelques mois à peine. « Loving in Real Time », c’était le nom d’un album à la beauté angoissante qui nous était proposé. « Featuring Matthew Bourne » qui, au piano, à l’harmonium ou au violoncelle, s’efforçait de donner un peu de fragrance à ces chansons tristes tournant autour du thème de la vulnérabilité. Il faut rappeler ici que la vie de cette artiste (Paula Rae Gibson est aussi une photographe réputée) est jalonnée de drames, que la mort à laquelle elle a échappé de justesse lors d’un accident de voiture… a rattrapé plus tard son mari alors que leur fille venait de naître.
Dans la chanson « Heart Off The Hook » qui ouvre ce nouvel album, Paula Rae Gibson nous adresse un message clair : « personne ne s’est invité dans mon cœur depuis longtemps ». Et en effet, à l’horizon, rien ne semble se dégager. Le ciel est sombre. Sombre comme ces treize chansons aux titres évocateurs (« Necessary Drama », « The Silence And The Shadows », « My Hope’s Back », « I Am Not »,…) chantées lentement avec une voix profonde. Et si, à l’exception de la plage d’ouverture, Matthew Bourne cède le relais à l’électro-trompettiste Alex Bonney, on peut clairement affirmer que « The Roles We Play To Disappear » est la suite logique, écorchée et douloureuse de son prédécesseur. Notons encore la participation de Kit Downes (au violoncelle…) sur cinq titres ainsi que celle du guitariste Rob Luft (également actif chez ECM mais aussi chez Edition Records) sur trois autres. Embarrassant… et captivant !