Payne, Someone Is Missing

Payne, Someone Is Missing

Payne, Someone Is Missing

MATAMORE

 Il faudra un jour ériger une statue en l’honneur de Maxime Lê Hùng, (entre autres) fondateur du label indépendant bruxellois Matamore. Elle trônera en plein milieu de la Grand Place, au vu de tous, et il détestera ça. On s’en fout, on le fera quand même pour être certain de ne pas oublier cet artiste/défricheur à qui l’on doit quelques belles découvertes (V.O., Patton, Raymondo, Half Asleep, Some Tweetlove). On ressent comme un arrière-goût d’acte manqué; on aurait souhaité rencontrer plus souvent ce gars à l’humilité et au cœur d’or. A présent, le voilà parti… Rassurez-vous, c’est pour  « raisons professionnelles ». Mais sans lui, que deviendront le label Matamore, les groupes sur lesquels il veillait affectueusement ? Que deviendrons-nous ? La veille de son départ, nous avons échangé quelques courriels d’usage. Je lui proposais une interview/bilan (il a décliné, mais je ne désespère pas…). Lui me suggérait d’écouter attentivement sa (toute) dernière production. Ca s’appelle Payne et, m’a-t-il prétendu, leur musique est aussi belle que délicate. Je savais que je pouvais lui faire confiance ! Juste avant de s’en aller à l’autre bout du Monde (ok, j’exagère peut-être un peu), il m’a posté l’album du groupe, SON exemplaire car il n’en n’avait plus d’autres chez lui. Maxime est un gars généreux… Au fait, Payne, c’est l’artiste multifonctionnelle Joanna Lorho (piano/voix), soutenue principalement par le violoncelle omniprésent de Corentin Dellicour. J’ai donc écouté les sept chansons de « Someone Is Missing » (un titre on ne peut mieux choisi!). Sept petites perles d’une beauté crépusculaire, enfilées sur une petite demi-heure de temps. Sept moments intimes et mélanchodieux qui nous rappellent un peu les disques que le label 4AD publiait dans les eighties, ou les albums que cette chère Anohni « Antony » Hegarty « Johnsons » nous offre trop rarement. Maxime ne nous avait (évidemment) pas menti…

Joseph « YT » Boulier