Picidae : A Stray Labyrinth
Tous ceux qui participent activement à la confection de JazzMania, votre magazine des musiques actuelles, vous le diront. C’est la passion qui leur dicte leur envie d’agencer ou d’écrire les articles que vous lisez – et que vous êtes de plus en plus nombreux à lire – jour après jour. Parmi les centaines de disques qui affluent annuellement vers la Rédaction du magazine, épisodiquement nous arrive une pépite produite par des musiciens dont nous ne connaissions pas l’existence, mais que nous ne sommes plus près d’oublier. Le Monde est vaste et la Norvège a beau en occuper un espace non négligeable, elle n’est cependant peuplée que d’une poignée d’âmes. A peine un peu plus de cinq millions… Là-bas, chaque recoin de paradis perdu, chaque village ou chaque ville accorde à la culture – et à la musique en particulier – l’importance qu’elle devrait connaître partout ailleurs : une place primordiale, tant la culture est essentielle au bon fonctionnement de nos sociétés. En Norvège, les musiciens de grand talent et imaginatifs pullulent ! Ça n’arrête pas, on a l’impression que le flux est continu ! Sans doute, un climat austère, des paysages à couper le souffle et (il faut l’admettre) des moyens financiers importants (issus de la production de pétrole entre autres…) ont contribué à maintenir la culture musicale locale à un très haut niveau et ce depuis très longtemps.
L’introduction est longue, mais nécessaire pour que vous compreniez comment, instantanément, j’en suis arrivé à poser un genou au sol en écoutant « A Stray Labyrinth », le deuxième album du duo norvégien Picidae. Deux albums en sept ans, ce n’est pas beaucoup… Manifestement, Sigrun Tara Overland (voix, lyre, harpe, guitare et toutes ces sortes de cordes…) et son complice Eirik Dorsdal (trompette, voix, kalimba, et tout se qui se branche sur le secteur…) apprécient prendre leur temps pour polir les petites perles situées entre jazz, folk et pop qui nourrissent leur répertoire. Deux… ce n’est pas beaucoup pour faire de la bonne musique. Mais suffisant ! Il suffit d’admirer les harmonies et les mélodies que le duo confectionne pour s’en convaincre. Parfois, il obtient un renfort discret : Jo Berger Myhre (lui, on connaît…) à la contrebasse sur une poignée de chansons, l’Artic Philharmonic sur une autre. La magie et le charme opèrent, immédiatement !
Epuré, ma-gni-fi-que, vous l’aurez deviné. Ce sont ces disques-là qui entretiennent notre passion ! Ce sont ces musiciens-là que nous tenons à vous faire découvrir !