Pierre Bertrand : Colors
Diplômé des Conservatoires de Nice et Paris, le saxophoniste Pierre Bertrand a fondé, en 1998, le Paris Jazz Big Band avec Nicolas Folmer, le trompettiste de l’ONJ dirigé par Didier Levallet. Se sont ainsi succédé, avec parfois Eric Legnini au piano, les albums « A suivre », « Mediterraneo », « Paris 24h ». Par la suite, le saxophoniste a formé, en 2010, le groupe Caja Negra, au carrefour entre Méditerranée, Afrique et Amérique latine. Après « Joy » en 2017, la formation a proposé une relecture originale de la « Far East Suite » de Duke Ellington.
Voici que sort un nouveau projet, « Colors », une nouvelle aventure en quintet. A la trompette, le Suédois Anders Bergcrantz, qui a fondé un trio avec le saxophoniste Joakim Milder et a enregistré plusieurs albums, dont « Elevate », avec un orchestre symphonique. Au piano et Fender Rhodes, Pierre-Alain Goualch, très souvent sollicité par André Ceccarelli (« Le Coq et la pendule » puis « AnouGaro », en hommage au chanteur toulousain, puis « 7000 Miles » avec David Linx). A la contrebasse, un fidèle compagnon de route de David Linx, Christophe Wallemme, et à la batterie, Laurent Robin, qui a fait partie du Paris Jazz Big Band (« Paris 24h »).
Pour cet album, Pierre Bertrand a composé huit thèmes inspirés par les tableaux très colorés de Jean-Antoine Hierro qui avait déjà collaboré aux pochettes de « Joy » et de « Far East Suite ». Huit compositions inspirées par un rapport entre couleurs et musique, de « Sanguine comme une orange » au jaune vif de « Sunshine ». Multi-instrumentiste, à la manière de Stéphane Guillaume, Pierre Bertrand passe d’un soprano incisif (« Sunshine », « Color Blind ») à un ténor à la sonorité chaleureuse (« You Are My Blood », « Breath Slowly the Life », « Be My Angel », « Looking for Eternity ») avec, à deux reprises, une introduction tout en douceur à la flûte (« Sweet Dreams », “Sanguine”). Anders Bergcrantz peut passer d’une attaque éclatante (« You Are My Blood ») à une sonorité plus feutrée, notamment à la trompette bouchée (« Sweet Dreams »). Des thèmes à l’énergie hard bop (« You Are My Blood ») alternent avec des atmosphères plus intimistes (« Sweet Dreams », « Be My Angel », « Looking for Eternity »). Les compositions laissent une large place à l’énergie de Pierre-Alain Goualch (« Sunshine », “You Are My Blood », « Breath Slowly » ou « Sanguine ») ou à la contrebasse très mélodique de Christophe Wallemme (« Sanguine ») sous l’impulsion de la batterie de Laurent Robin (solo sur « Sanguine »).
Un bel arc-en-ciel de couleurs musicales.