Pili Coït : Love Everywhere

Pili Coït : Love Everywhere

Dur Et Doux

Autant vous avertir tout de suite : pour apprécier l’univers musical proposé par ce duo français, il faut être relativement familiarisé avec une certaine musique alternative sans concession. Celle qui se refuse à la facilité et l’accès immédiat.

Pili Coït est formé de la chanteuse Jessica Martin Maresco (qui s’occupe également de diverses percussions du style bidon à huile et synth drum) et du guitariste chanteur Guilhem Meier. Ceci est leur second album mais ils apparaissent aussi au sein d’autres formations assez underground, même si la chanteuse s’est impliquée dans le groupe français plus connu, EZ3Kiel. Les deux musiciens nous ont bricolés sept chansons dans le pur style low-fi. A savoir un son assez dépouillé, des assemblages bruts, sans concession, des musiques comme jouées à l’instinct, sans la quête du refrain imparable. Contrairement aux textes qui eux sont bien ficelés. Pili Coït nous emmène, parfois en nous forçant, dans son indie rock écorché, un rien grungy sur lequel le duo alterne les vocaux qui ne refusent pas quelques cris et une guitare qui joue plus la pureté que l’assourdissement !

Pour vous donner quelques pistes, je dirai que nous évoluons ici dans les parages de Blonde Redhead, l’expérience et la concision en moins, de The Ex sans l’explosion rythmique et l’exaltation de son rock dansant. Ceci est plus du doux délire, de l’expérimentation, du sinueux, de l’imprévu. Et finalement c’est un genre musical que l’on diffuse ou que l’on joue dans les clubs marginaux et les squats. Peut-être pas essentiel mais il existe un public friand de découvertes et prêt à investiguer dans ces « autres choses ».

Je ne voudrais pas vous quitter sans un petit mot sur la jolie pochette mixant provocation et humour. On y voit, de dos, une femme (la chanteuse ?) relevant sa blouse et offrant sa poitrine à la vallée. Quand on déplie la pochette, on voit la suite de la photo et une petite fille qui nous regarde, ébahie, la main sur la bouche ! L’air de dire « Mais ce n’est pas possible ! ». Tout mignon que cette mise en scène.

Claudy Jalet