Portico Quartet, Art In The Age OF Automation
Portico Quartet, Art in the Age of Automation
Vous dire tout d’abord quelle baffe j’ai eu le plaisir de prendre le jour (béni) où j’ai déposé pour la première fois un disque du Portico Quartet sur ma platine ! Cet album, paru il y a un peu moins de dix ans, avait pour nom « Isla », une production de Peter Gabriel pour le compte de son label Real World. Oh, je sais : l’ex-chanteur de Genesis n’a pas toujours effectué les meilleurs choix entre musiques du Monde et musiques immondes. Mais pour ce coup-là… Chapeau ! Voilà bien un groupe qui, selon moi, symbolisait le juste et parfait point de conversion harmonieux au niveau du trinôme jazz/electro/world… Et ce n’est pas tout ! En incorporant le hang-drum (vous voyez, cette sorte de grosse coupole métallique) à leur musique électroacoustique, le quartet a pu compter sur des sonorités originales qui ont édifié sa notoriété. Malheureusement, trois membres de la bande se laisseront happer par les sirènes du label electro pop Ninja Tune. Il en ressortira un album (enregistré sous le diminutif Portico) considéré par le groupe comme étant celui d’un nouveau départ. Comprenez avec changement radical de style musical. Terminée la belle aventure ? Absolument pas ! A la surprise générale, en signant cette fois avec le label Gondwana (fondé à l’initiative du trompettiste mancunien Matthew Halsall) le Portico Quartet renaît de ses cendres pour en revenir à ses premières amours. Donc à nous ! Oubliés, les formats « chanson pop ». Tout en maintenant sa propension à construire des mélodies lumineuses, le quartet a retrouvé son grimoire d’antan où demeuraient confinées les recettes d’un mélange savamment dosé entre improvisations, electro-ambient hypnotisant et drum’n’bass. En nous offrant ce magnifique « Art in the Age of Automation » résurrectionnel, le Portico Quartet récupère une place légitime au sein de la nouvelle scène jazz londonienne qui se trouve décidément en toute grande forme !
Joseph « YT » Boulier
En concert au Mithra Jazz festival de Liège, le 4 mai 2018.