
Potsa Lotsa XL : Amoeba’s Dance
Au départ, il y a Potsa Lotsa, un projet paravent de Silke Eberhard dédié à la revisitation de l’œuvre de Dolphy. Avec le temps, Potsa Lotsa s’est élargi, devenant Potsa Lotsa Plus. Potsa Lotsa XL accroît encore le gabarit. La saxophoniste y réunit autour d’elle un véritable big band d’une dizaine de personnes. Il y a trois ans, nous vous avions présenté « Gaya », un disque réalisé avec la Coréenne Youjin Sung dédié au gayageum, instrument de musique traditionnel coréen. L’année dernière sortait « Chamber Works », un album subtil et complexe où prédominaient les cuivres et les cordes. « Amoeba’s Dance » est leur quatrième opus. Conçu au Banff Centre for Arts and Creativy au milieu des Rocheuses canadiennes, les dix-huit pièces composées par Silke ouvrent encore plus le champ des possibles. Elle y a eu le loisir de se plonger dans la lecture d’un ouvrage consacré aux amibes. Les amibes (amoeba en anglais et au singulier) sont des protozoaires pouvant s’entourer d’une fine coque pour former un kyste germant dans l’intestin grêle et qui se caractérisent par leur forme changeante et leurs déplacements par pseudopodes. Quelle belle allégorie pour tenter d’appréhender une musique qui joue et se joue des profondeurs et de ses figures ! Aux côtés d’Eberhard figure son noyau fidèle comportant notamment le batteur Kay Lübke, le violoncelliste Johannes Fink, le bassiste Igor Spallati, le clarinettiste Jürgen Kupke et le pianiste Antonis Anissegos. Il est des moments où « Amoeba’s Dance » vous donnera envie de danser. Et ce ne sera pas nécessairement dans vos entrailles.