River Into Lake: Rise & Shine

River Into Lake: Rise & Shine

Humpty Dumpty Records

Après l’EP « The Crossing », le groupe belge River Into Lake nous propose son second album. Mais ce groupe est en fait le nom derrière lequel se dissimule Boris Gronemberger, un efficient batteur qui a œuvré derrière des pointures telles que Girls In Hawaii, Françoiz Breut ou Chantal Acda pour vous citer les plus connues. Il y a d’autres groupes passionnants dans lesquels il a officié ou officie toujours. Vous les découvrirez dans l’interview à paraître ce mercredi sur le site de JazzMania. Pour cet album Boris a composé, enregistré et produit les onze chansons pour lesquelles il a aussi écrit les paroles (incluses dans le livret). Il les chante mais joue aussi de la guitare, des claviers, de la basse et bien sûr de la batterie et aussi des rythmiques électroniques. Quelques musiciens le secondent au fil des titres à la guitare, trompette, clarinette, au tuba et aux backing vocaux. Si la première plage « Be Confident » m’a fait penser à l’univers singulier et à la voix délicate d’un Robert Wyatt, les compositions de Boris s’inscrivent dans une indie synthé pop harmonieuse qui ne se refusent pas une belle secousse noisy, cinglante en leur sein. Comme si Talk Talk (essentiellement) et Divine Comedy s’acoquinaient brièvement avec Sonic Youth. Et pour encore diversifier le tout, il y a quelques touches de jazz et quelques effets un brin psychés. Par-dessus ces compositions faussement douces, toujours caressantes et intelligemment pop, se place la très belle voix de Boris. Parfois l’égale en douceur d’un Art Garfunkel (le magnifique « Drawing Cards »). Quelque peu déroutantes à la première écoute, ces chansons s’immiscent en vous au fil des écoutes et leur côté mélodique finit par s’imposer, par vous happer. River Into Lake possède cette compétence, cette intelligence pour se créer un univers singulier. Il vous évoquera certaines choses, comme toutes les musiques créées, mais vous en retiendrez essentiellement cette voix, cette pop adroite, subtile qu’un petit tapage bruitiste vient secouer. Avec efficacité et brio. Une musique subtile et intemporelle que le nouveau single « Don’t Drive Into The Tree » mériterait de stimuler vers la reconnaissance d’une plus large audience.

Retrouvez l’interview de Boris Gronemberger sur JazzMania ce mercredi 16 octobre

Claudy Jalet