Satoko Fujii Quartet + LUFT au Nona (Malines, 28/09/24)

Satoko Fujii Quartet + LUFT au Nona (Malines, 28/09/24)

Satoko Fujii © Geert Vandepoele

Tout amateur en tant soit peu curieux doit se rendre au moins une fois au Kunstencentrum Nona, abrité dans la très vénérable Begijnenstraat, dans le cœur historique de Malines. Plusieurs maisons distinctes abritent ce centre culturel, la Gouden Zaal se trouvant au détour d’une charmante cour intérieure sise au numéro 27. La première impression qui se dégage des lieux c’est leur vastitude, laquelle tranche avec l’étroitesse de la rue qui y mène. Un bar ample, un éclairage étudié et une salle feutrée dans laquelle des chaises autour de petites tables rondes ont été disposées pour accueillir le public de manière confortable en sont les points remarquables.

Ce soir, c’est la tête d’affiche qui fait office de première partie. Le Satoko Fujii Quartet se présente à l’heure presque pile. Un petit réglage de hauteur de micro en guise de signe de bienvenue et le groupe de débuter sur la plage introductive de son tout nouvellement réalisé album « Dog Days of Summer ». Live,  « Not Together »  se révèle encore plus tranché que sur disque et déconcerte par sa construction complètement atypique. Satoko nous emmène à la découverte de cet album. A ses côtés se tiennent le trompettiste Natsuki Tamura, son complice de toujours et époux dans la vie civile et sa section rythmique occupée par Hayakawa Takeharu à la basse et Tatsuya Yoshida (le fondateur du combo noise rock nippon Ruins) à la batterie. Au piano, Satako règne, ponctue, fléchit, infléchit. Leur set, sublimé par l’excellente acoustique de la salle, se termine par la plage éponyme qui prend ici un relief particulièrement désarmant.

Luft © Geert Vandepoele

Après la pause, c’est au tour de LUFT, soit Mats Gustafsson aux saxophones (soprano, ténor et baryton) et Erwan Keravec à la cornemuse, de prendre la scène. Gustafsson nous salue sans ambages ni courbettes et prévient d’emblée : « Nous n’avons pas de t-shirt à vendre ! » Dès les premières minutes, la prestation de ce duo improbable s’avère saisissante, bluffante. Tout est ici question de souffle / de souffles, d’air comme leur nom l’indique. Vers la fin, Mats dégaine un antique slide saxophone de 1922 et se/nous la joue plus coulissante. Le public reste un rien interdit par ce qu’il vient d’entendre.

Le reste de la soirée sera bercée par la sélection aventureuse et hardie d’un des membres de la Nova Express team officiant pour l’occasion comme DJ jazz. Une excellente excursion sonore au final.

Eric Therer