Sbille : Komsakonkoze

Sbille : Komsakonkoze

Jean-Louis Sbille,

Komsakonkoze (komildizz) 

Editions Traverse, collection Carambole

« Bonjour Joseph. Sous un ciel belge caniculaire, écroulé dans un transat, je me dis que ce serait bien de vous faire entendre l’enregistrement (son) de la lecture/impro/jazz faite en juin au Cercle des Voyageurs de Bruxelles. Votre commentaire pointu et avisé me comblerait… A bientôt ? JL Sb » 

Dans la journée, j’ai transmis ma réponse : « c’est un honneur que vous me faites… Je prendrai mon temps car on ne le prend jamais assez.» A-t-il pensé que sa demande demeurerait orpheline de toute réaction ? L’a-t-il réellement cru ? L’homme force le respect et exhale un parfum de madeleine de Proust à dix kilomètres à la ronde. D’Impédance (amis du soir…) à Cargo de nuit (le magazine culturel le plus élégant de l’Histoire de la télévision belge), Jean-Louis Sbille a bercé (?) mes années adolescentes et rebelles. L’oublier ? Négliger sa requête ? Et puis quoi encore ?

D’un autre côté, que faire de cette poignée de poèmes qu’il a assemblés en trois quarts d’heure de temps, autour de quelques notes de piano improvisées par Maxime Moyaerts (Four of a Kind) ? Ben les écouter pardi ! Et puis s’en imprégner. La voix est rauque, mais encore reconnaissable entre toutes. Le poète/comédien affiche aujourd’hui septante ans au compteur. Il le sait, le temps ne s’arrête pas en si bon chemin. Le corps vous lâche (c’est effrayant ou merveilleux…)

Jean-Louis Sbille aborde, avec un certain recul et beaucoup de (auto)dérision à la Belge, ces thèmes qui nous empoisonnent la vie, mais qui nous sont si chers, si importants : la mort, les amours (sous toutes ses formes), la philosophie ou la maladie qui le ronge ( l’Alzheimer des muscles.). Derrière ce jeu de maux et de syllabes, le poète cache sans doute un peu de pudeur et beaucoup de sentiments. De la révolte aussi (qu’importe l’âge). Car comme il le gronichonne (avec deux « n »), on ne le lui fera plus ! Absurde ou acrimonieuse, la prose de cet homme ne peut vous laisser insensible. C’est Komçakonlaime…

Cher Jean-Louis, il en va ainsi de mon ressenti…

Affectueusement.

Joseph « YT » Boulier