Scarla O’Horror : Semiconductor Taxidermy for the Masses
Sous un titre que ne renierait pas notre collaborateur Jean-Pierre Devresse pour un de ses récits inédits, se profile un disque singulier attribué à un combo qui ne l’est pas moins. Le groupe s’est formé en pleine pandémie covid et est établi à Londres. On y retrouve le saxophoniste ténor et clarinettiste basse James Allsopp qui a joué avec des légendes comme Dr John, David Axelrod, The Last Poets, Polar Bear, Jamie Cullum, Mulatu Astake… L’autre cuivre est tenu par le trompettiste Alex Bonney, un habitué de la scène britannique d’improvisation. A la batterie c’est Tim Giles qui officie. C’est au sein du Ben Lamdin’s Nostalgia 77 mais aussi avec la formation Fraud, aux côtés d’Allsopp, qu’il s’est fait connaître, laquelle remporta en 2008 la prestigieuse BBC Jazz Award for Innovation. Il a figuré aux côtés d’Art Farmer, Kenny Wheeler, Charles McPherson, Peter Brötzmann… A la base architecte, Sam Britton aka Isambard Khroustaliov complète le quatuor, en charge de l’électronique. Il s’est tourné vers la recherche sonore il y a de nombreuses années déjà, un parcours ponctué par des recherches à l’Ircam de Paris et au STEIM à Amsterdam, une collaboration avec le London Sinfonietta et une autre avec le Remote Orchestra d’Aphex Twin. De ces quatre personnalités originales surgit un projet qui se revendique de l’héritage d’Albert Ayler tout en évitant soigneusement de l’imiter ou de le reproduire. Trois pièces – une courte et deux très longues – chacune dédiée à un animal (le rat, le raton laveur et l’hermine) forment cet album fécond en collisions d’énergies et en explorations. Un booklet reprenant gravures et dessins d’un curieux bestiaire le complète.