Shems Bendali Quintet : Casbah Qassioun

Shems Bendali Quintet : Casbah Qassioun

Jazz Family

Ainsi donc, le jazz est une affaire de fusions. Entre A et B, de A à Z. Mais ce qui frappe d’entrée dans la musique de Bendali (« Bled Runner »), c’est le son, pas les mélanges. Sa puissance pour être précis, qui, d’un souffle, pousse les mélodies sur le devant du décor. Que ça fait du bien de part et d’autre du cerveau ! Pas encore question ici d’une quelconque alliance Orient/Occident, quand bien même celle-ci identifie clairement le trompettiste issu du Maghreb et vivant à Lausanne. Il faudra attendre le troisième morceau de l’album, « Al-‘Alãm Binihãr » (featuring la chanteuse franco-syrienne Climène Zarkan et l’oudiste Amine Mraihi) pour que la tradition musicale arabe surgisse, dans une sorte de mix qui verrait Natacha Atlas chanter pour Ibrahim Maalouf. Ce sera à peu près la seule fois, car le jazz définitivement moderne de Shems Bendali se déploie ailleurs, dans un univers de science-fiction, comme le suggère très bien la pochette du disque signée Greg Pache. C’est l’oud à nouveau qui clôture « Casbah Qassioun » sur l’une des jolies ballades nocturnes qui s’y trouvent (« Sands of the Unseen »). Plaisir de l’écoute, maîtrise et imagination : le troisième album du trompettiste suisse mérite un détour par vos platines.

Yves Tassin