Simon Chivallon : Light blue
Eduqué à la musique via des études au Conservatoire, c’est en faisant ses gammes dans des clubs que Simon Chivallon s’est ouvert au jazz. C’est dans ces endroits, au contact du public, qu’il va développer son style axé sur un jeu assez dynamique. Après un cd en quintet, le pianiste parisien nous propose son second cd sous la forme d’un trio. Trio qu’il constitue avec deux musiciens expérimentés qu’il a fréquentés dans ces clubs, à savoir le contrebassiste Nicolas Moreaux et le batteur Antoine Paganotti. Simon Chivallon se chargeant en plus de la production. Ce pianiste s’adonne aussi à la composition mais il aime surtout « emprunter ». Ainsi, aux côtés de quatre morceaux qu’il a créés, nous découvrons pas moins de six reprises ! Serait-il dès lors essentiellement un interprète ? Oui et non, parce qu’il imprime son style sur tous les morceaux et on y détecte son goût et son respect pour les belles mélodies. Et en effet, il reproduit ici les refrains des « covers » d’une manière très proche des versions originales. Ces titres, on peut aussi les qualifier de « chansons » parce qu’ils contiennent quelques influences issues de la pop, des grooves avec des touches hip-hop, des improvisations toutes relatives et surtout la longueur des morceaux environne souvent les quatre minutes. Le titre de l’album est emprunté à la chanson de Thelonious Monk, revisitée ici, et au rayon des autres reprises il y a « Après un rêve » de Gabriel Fauré, « Dans l’eau de la claire fontaine » de Georges Brassens, « La mer » de Charles Trenet, le très beau « Something » de George Harrison et aussi « A Flower Is a Lovesome Thing » de Billy Strayhorn (le bras droit de Duke Ellington). Une large palette, qui, au final, nous laisse avec une belle impression d’homogénéité due essentiellement au jeu singulier du pianiste qui mène l’ensemble. Ses deux acolytes assumant l’escorte d’une manière efficace. Terminons cette chronique par un retour vers les emprunts : la belle pochette de ce cd est extraite d’une œuvre du peintre allemand Paul Klee. Simon Chivallon possède de bons goûts et il nous les déroule sur ce « Light Blue ».
