
Snowdrops : Singing Stones Volume 1
Cinquième album pour le duo français, formé il y a une dizaine d’années, entre le musicien / compositeur / réalisateur Mahieu Gabry et l’ondiste Christine Ott. Musicienne à la carrière prodigieuse puisqu’elle a côtoyé, entre autres, Tindersticks, Noir Desir, Radiohead, Dominique A, nos DAAU et récemment de jeunes pousses comme Cascadeur, Chapelier Fou ou Oiseaux-Tempête. Ici elle joue forcément des Ondes Martenot, que l’on peut qualifier de premier instrument électronique créé, du piano et du xylophone. Quant à Mathieu Gabry il officie au piano, claviers, vibraphone et à la vielle à roue électrifiée ! Comme il a également réalisé deux films, la musique instrumentale proposée par Snowdrops nous fait immanquablement penser au cinéma et plus spécialement aux films de science-fiction avec de nombreuses séquences évoquant un voyage dans le cosmos. Cette longue odyssée de 77 minutes nous emmène, en suivant quelque peu les titres, au travers de corridors, de croisements, de la Ligne de Mica, d’un passage arctique, d’une rivière pour finalement nous faire croiser les rêveurs. La musique s’identifie principalement comme étant « ambient », certains y trouveront des sons issus de la « Kosmiche Muzik », de l’expérimentation planante. Mes humbles ressentis sont corrigibles par les vôtres. Musicalement, il y a des passages répétitifs au piano, des ambiances plus sombres, inquiétantes, voire oppressantes, des modulations planantes et d’étonnantes interventions d’un accordéoniste sur trois titres. Parfois, un petit côté « dark wave », bien agréable, s’invite lorsqu’une invitée vient poser son alto à la sonorité plus grave (« The Weather Project »), puis le voyage se poursuit, s’éclaircit dans sa finale pour nous aider à franchir « Artic Passage ». Dans cette longue plage de 17 minutes, nous ressentirons ce blanc désertique, ces bruits sourds de la glace qui se brise avant un retour au calme, aux sons presque imperceptibles qui s’approchent puis nous laissent. Nous ferons une belle pause sur le court « Phase One » où xylophone et vibraphone apportent d’étranges sonorités, comme si la musique ruisselait ! Et quand nous rencontrerons les « Dreamers » peut-être cela vous évoquera-t-il aussi « Rencontres du troisième type » ? Avec cette étrange sensation de dialogues entre deux entités. A l’écoute de Snowdrops notre imaginaire est presque illimité et le voyage est tout simplement beau. Je prends une option pour le prochain périple.