Stemeseder Lillinger Quartet : Umbra II
Il y a un an, nous vous faisions part de la parution de « Umbra », suite logique de « Penumbra » sorti, lui, l’année d’avant. Le principe demeure peu ou prou identique : Elias Stemeseder et Christian Lillinger construisent l’ossature de morceaux et invitent d’autres musiciens pour leur donner corps. Tout comme sur leur précédent album, c’est le trompettiste Peter Evans et le contrebassiste Russell Hall qui se prêtent à l’exercice. Il faut avoir vu et entendu au moins une fois Lillinger live pour saisir la pleine portée de son jeu acrobatique. Ce batteur allemand est un des plus alertes, un des plus avant-gardistes de la scène jazz européenne actuelle. Pour sa part, Stemeseder s’est depuis longtemps révélé comme un pianiste/claviériste aventureux, hardi dans ses phrasés, audacieux dans ses propositions. « Il y a une continuité dans ce que nous mettons en place. Evidemment, cela n’implique pas que l’auditeur percevra cette continuité, car c’est une continuité « processuelle plus que stylistique », explique ce dernier. De fait, « Umbra II » se rattache au précédent album dans la démarche qui en procède tout en s’en écartant stylistiquement. Ici, le recours à l’électronique est nettement moins patent. Le duo a privilégié une sorte de retour à un post-bop, dont la parenté avec Miles n’est pas éloignée. Le jeu de Peter Evans est à l’avenant, le combo n’hésitant pas au passage à se fendre d’un clin d’œil au quartet de Coltrane. Il n’est d’ailleurs pas anodin de relever que le disque a été enregistré au légendaire studio de Rudy Van Gelder à Englewood Cliffs. Comme s’il s’agissait de s’inscrire dans une histoire qui, elle aussi, continue, se perpétue, se renouvelle…