Stephan Micus : Winter’s End
Stephan Micus fait indéniablement partie de ceux qui m’ont éloigné un peu plus de mes certitudes musicales. Le rock rebelle, et pratiquement rien d’autre… Ou bien du reggae et un peu de chanson française. « Ocean » ? « Koan » ? « Wings over Water » ? Je ne pourrais plus l’affirmer, mais ça remonte à un beau paquet d’années (ça, il ne faut pas lui dire…). Un de ses nombreux albums enregistrés pour le compte du label ECM. « Le Mike Oldfield de la musique world » avais-je osé prétendre ! (mais ça non plus, il ne faut pas qu’il le sache…). Depuis plus de quarante ans, ce sur-multi-instrumentiste bavarois enregistre en suivant le même tracé méthodique, en ermite. Insatiable aventurier, avide de découvertes, Stephan Micus combine les sons qu’il chine un peu partout dans le monde lors de ses incessants voyages. Instruments à vent (le nay, le shakuhachi, toutes sortes de flûtes, …), à cordes (guitares, luths, le sattar, …), percussions diverses, kalimba, vielles, … Il joue tout et ajoute quelques fois sa voix. Ou plutôt « ses voix », parfois plus de vingt sur un seul titre ! Et ça fonctionne, à coup de patience, car il reste solitaire, personne ne doit l’attendre. Le temps est son allier. Une flûte japonaise et une percussion africaine, un luth, une voix… Lui seul en connaît le modus operandi. Comment associer tous ces instruments qui n’ont en principe pas été conçus pour fonctionner entre eux ? Il faudra lui poser la question. Et souvent avec un bonheur d’écoute constant, la création d’un nouvel univers musical. « Winter’s End » n’échappe pas à ce sort heureux. Simple constat, ou observation minutieuse de l’évolution des saisons ? Cette question-là, il faudra aussi lui poser.
Retrouvez Stephan Micus en interview dans JazzMania ce mercredi 25 août.