Sur la toile…

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Wim Wenders ‐ Buena Vista Social Club

Nous sommes au mitan des années nonante et Wim Wenders traverse une époque plutôt difficile. En panne d’inspiration, le réalisateur allemand vient de proposer deux films condamnés par la critique cinématographique… Notamment « Si loin, si proche », la suite loupée de son chef d’œuvre « Les ailes du désir ».

Les films suivants ne seront généralement pas meilleurs, mais Wenders compense en réalisant des documentaires qui mettent en valeur son travail photographique impressionnant. « Lisbonne Story » sera le premier de ceux-là… Bien que romancé. Déjà, musique et ville sont associées puisque c’est en nous invitant à suivre à la trace le groupe portugais Madredeus que Wenders nous fait découvrir Lisbonne…

Dix ans plus tôt, les salles diffusaient l’autre grand chef d’œuvre de Wenders : « Paris Texas » qui doit en partie son immense succès à sa bande originale, signée par son ami Ry Cooder. Nous avons tous en mémoire cette partie de guitare jouée au bottleneck… A l’époque, Ry Cooder s’intéresse à la musique cubaine… Le réalisateur et le musicien se promettent de partir un jour ensemble à La Havane pour y réaliser un documentaire musical…

Il devront finalement patienter jusqu’en 1998, date à laquelle Ry Cooder produit à Cuba un album du chanteur Ibrahim Ferrer. Wenders emporte deux caméras avec lui et tourne plus de cinquante heures d’images, d’interviews et de musique. Puis plus tard, à Amsterdam et à New York, des concerts du Buena Vista Social Club, qui regroupe d’anciennes gloires cubaines comme Rubin Gonzalez, Compay Segundo, Ibrahim Ferrer et Eliades Ochoa (le seul survivant aujourd’hui)…

Le film et le disque (paru deux ans plus tôt) connaîtront un succès énorme…

N.B. : Le Buena Vista Social Club (du nom d’une ancienne boite de nuit de La Havane) a vu le jour à l’initiative du producteur Nick Gold (du label World Circuit). L’objectif était de réunir des « soneros » (soit des musiciens actifs dans les années 40 et 50) pour redonner vie au répertoire de l’époque pré-révolutionnaire cubaine.

Yves « JB » Tassin