Theodore Wild Ride : Theodore Wild Ride
La curiosité, l’empathie, l’ouverture d’esprit, … Toutes ces qualités, on peut les attribuer sans hésitation à Christine Ott. Des qualités essentielles chez un musicien car elles lui permettent d’évoluer, d’opter pour d’autres voies. Bref, d’échapper aux certitudes qui risquent de figer une œuvre. Puis il y a les invitations, de Yann Tiersen aux Tindersticks, en passant par Oiseaux-Tempête et même Radiohead. Car en plus d’être une compositrice remarquable (on pourrait avoir tendance à l’oublier), Christine Ott est également une ondiste recherchée. Ces Ondes Martenot qui ont construit sa réputation et lui ont offert, depuis longtemps, une notoriété internationale qu’elle assume avec discrétion. Au-delà, et à titre plus personnel, la Strasbourgeoise multiplie les complicités en petits comités. Il y a bien entendu le duo Snowdrops dont elle partage la destinée avec Mathieu Gabry. Autour de l’image (en général) et du cinéma en particulier, on peut également citer « Nanook of the North » (avec le multi-instrumentiste Torsten Böttcher), « Lotte mon amour » (avec la violoniste Anne-Irène Kempf), … En vérité, « Theodore Wild Ride » ne s’éloigne guère de l’image, des effets qu’elle crée sur notre imagination. Pour ce projet, le duo Snowdrops s’est associé à l’oudiste Ophir Lévy pour former un trio pour musique de chambre. Il y a d’abord cette attirance naturelle du piano (cette fois, Mathieu Gabry sur le tabouret) pour l’oud. Mariage de raison entre deux instruments que l’on avait apprécié à l’époque du « Pas du chat noir » (la paire Anouar Brahem / François Couturier y accomplit des prouesses) mais aussi, plus proche de nous, avec le duo Jean-Philippe Collard-Neven / Nasser Houari (album « Yalla »). Une formule séduisante reproduite ici, avec des dialogues renforcés par les interventions d’un mellotron et des ondes. Et une fois encore, la magie opère. Notre esprit s’évade dans les espaces infinis d’une beauté vierge. Un décor purifié des excès de l’Humanité… Les images, toujours. Du plus bel effet.
Theodore Wild Ride en concert : Icarus Night, le 1er octobre au Tinnenpot de Gand.