This Celestial Engine : This Celestial Engine

This Celestial Engine : This Celestial Engine

Discus

Enregistré à Oslo et doté d’une pochette évoquant les « œuvres » du docteur / plasticien allemand Gunther von Hagens, à savoir des corps plastifiés et présentés autour du monde sous les noms Body Worlds ou Körperwelten, voici venir le premier album d’un trio que l’on peut qualifier de supergroupe ! Se sont associés dans cette nouvelle formation, le batteur Ted Parsons (Swans, Prong, Godflesh, Killing Joke… rien que du lourd !), le bassiste Dave Sturt (Gong, Steve Hillage Band, Bill Nelson, Jade Warrior… presque rien que du psyché ou du progressif) crédité aussi pour les « weird shit » (pas besoin de traduction !) et le claviériste Roy Powell (Anthony Braxton, Bill Laswell… nous dirons presque rien que du jazz). Un trio bien excitant qui nous propose une musique expérimentale, cosmique, originale, jouée en live et improvisée en studio sur quatre longs morceaux. Une cinquième plage de près de douze minutes complète l’album et elle fut enregistrée en public dans un café d’Oslo. Étrangement, elle est nettement plus organique, plus « roots » parce que les autres nous plongent dans un univers qui alterne les combinaisons entre l’improvisation, l’ambient, l’avant jazz-rock, le progressif et des sonorités cosmiques, planantes, sombres. Voire brièvement explosives ! Finalement, un beau condensé des musiques jouées par ces trois musiciens au sein de leurs diverses formations antérieures. Outre les « weird shit » que l’on imagine issues de machines, des loops et des percussions enveloppent les créations qui se laissent écouter comme la bande son d’un voyage cinématographique, spatial ou au milieu d’une contrée déserte. Mais des morceaux qui, régulièrement, nous ramènent aussi des sonorités de genres musicaux du passé. Essentiellement dues aux moogs et orgues non mentionnés sur la pochette mais utilisés. Passionnants sont aussi les passages où le piano joue en leader, en douceur et ses notes claires nous introduisent vers de délicats interludes classiques / contemporains. Et ces nombreuses nuances, ces divers genres musicaux, vous les retrouvez, à différents dosages, au sein de toutes ces improvisations. Que l’on sent, malgré tout, bien contrôlées. Un album qui peut aussi se concevoir comme une exploration sonique et qui se révèle hautement recommandable.

Claudy Jalet