Timothée Quost : Flatten the Curve
De Timothée Quost, on garde en mémoire ses récents passages à Liège (aux Brasseurs, à l’Eglise Sainte-Catherine, à l’An Vert), étapes d’un personnage dont le nomadisme semble être une posture naturelle. S’il s’approprie la signature de ce disque, il convient de souligner le rôle important joué par Pierre Julliard dans sa paternité, lequel compose la moitié des titres en y apportant des enregistrements magnifiques de narrations. Celles de vieilles personnes anonymes (une femme, un homme), qui nous parlent de la vie, de l’évolution, sans poser de jugement de valeur et sans jeter d’anathème. Leur voix a été saisie sur le vif, à l’Ephad du Rocher à Gray, en Bourgogne. D’autres sons ont été captés en Slovénie. Ci et là des musiciens invités apparaissent fugacement : des violonistes, des violoncellistes, des clarinettistes, un flûtiste, des cuivres, des guitares électriques, des percussions… Trompettiste aventureux, Quost explore les recoins les moins évidents de son instrument. Il estampille les compositions de son souffle, à la manière d’une empreinte douce et fragile. Ces compositions apparaissent comme les nuances d’un vaste tableau naturaliste qui convierait l’auditeur à la contemplation, à la manière d’un spectateur devant un canevas occupant l’espace d’un mur. Un disque aux dimensions plastiques et narratives. Un disque qui pourrait plaire à ceux et celles que le travail d’un Chris Watson, d’un Sébastien Demeffe ou d’un Laurent Petitgand n’a jamais laissés indifférents.