Toine Thys Overseas à l’An Vert (Liège, 12/03/22)
Le 12 mars, dans le cadre du Jazz Tour, l’An Vert recevait Toine Thys pour son projet Overseas, une formation qui navigue entre jazz et musiques du monde, avec une instrumentation hors du commun.
A l’oud et à la voix, l’Egyptien Ihab Radwan, diplômé du Conservatoire du Caire. Il s’installe en France et rencontre Michel Godard (tuba- serpent) pour former l’intimiste duo de l’album « Doux Désirs ». Il croise Toine à Bruxelles, au Cercle des Voyageurs, ce qui débouchera sur plusieurs formations : une avec Michel Massot, une autre avec le tubiste Pascal Rousseau, une troisième avec le joueur de saz turc Emre Gültukin, pour aboutir au quintet actuel. Au violoncelle et à la voix, la Luxembourgeoise Annemie Osborne qui a poursuivi ses études au Conservatoire de Luxembourg, puis à Leeds et Bruxelles. C’est notamment avec le contrebassiste André Klenes qu’elle découvre le jazz. Cheville ouvrière du trio OakTree avec la vocaliste Sarah KLenes, elle fait aussi partie de Philémon, la formation du guitariste Benjamin Sauzereau. Au piano, le Néerlandais Harmen Fraanje, membre de Narcissus avec le saxophoniste Robin Verheyen et d’un trio avec le violoncelliste Ernst Reijseger. Aux multiples percussions et interventions vocales, le Brésilien Ze Luis Nascimento, membre du ballet folk de Bahia. En 1996, il s’installe en France et joue avec le violoniste Jean-Luc Ponty, le guitariste Al Di Meola, les chanteuses Marcia Maria et Césaria Evora.
Les compositions de l’album « Taman Morning » défilent sur un train d’enfer : « Memory of Trees », « Istambul Kids », « Cross my Border », « Giacomo Casanova » et le titre éponyme de l’album paru chez Igloo. C’est l’occasion de multiples dialogues interactifs : soprano voltigeur et oud pincé par une plume d’aigle, clarinette basse aux sonorités mordorées et violoncelle (pizzicati ou archet) avec psalmodie des voix, le tout propulsé par le déluge de notes du piano et la fougue des percussions.
Le premier set dura près d’une heure, le second démarre sur les chapeaux de roue, notamment avec une compositions dédiées aux taxis du Caire, l’occasion d’un déferlement de percussions (Caisse claire, tom, cajon, udu, woodlocks, cowbells, cymbales et clochettes de toutes les tailles) avec ponctuations vocales véhémentes. Le public exulte, salves d’applaudissements comme pour un rappel. Toine annonce qu’il ne reste que deux courts morceaux, c’est sans compter sur la joie de jouer de tous les musiciens, une joie qui confine à la jubilation. A peine un thème s’arrête-t-il, que l’un après l’autre, chaque musicien entraîne ses complices dans une autre direction. « Sans doute, le meilleur concert de la tournée » confie Toine à l’envi.