
Toufic Farroukh : Untamed elegance
En 2017, le saxophoniste / percussionniste Toufic Farroukh accepta d’honorer une commande en composant « A la frontière de … », une œuvre d’une cinquantaine de minutes pour orchestre symphonique et quartet de jazz. Elle ne fut jouée qu’une fois en live, à Beyrouth, avec l’Orchestre Philarmonique du Liban et le Toufic Farroukh Quartet. On peut affirmer que c’est cette expérience unique qui a influencé, en grande partie, ce nouvel album. Ici aussi le jazz et le classique se rencontrent, s’unissent et occupent une grande partie de l’espace musical. Cependant les treize titres proposés se sont aussi nourris d’influences arabes, brésiliennes et balkaniques, notamment sur « Silence Dance », une référence à une danse folklorique serbe. Et au final c’est un beau voyage, souvent en retenue, tout en discrétion qui s’offre à notre écoute. Une douzaine de musiciens forment l’ossature principale du projet via un saxophone, un piano, une basse électrique, une batterie, des percussions, des cordes et des cuivres, mais sept invités complètent certaines compositions via des cors, un hautbois, des riqq, un bendir ou une darbouka. Sans oublier un chanteur sur « Caer Ahwak ». Ensemble ils nous emmènent dans ce qui s’apparente souvent à une randonnée lointaine voire parfois, plus simplement, ils nous convient à une balade romantique telle celle proposée sur « No More Bossa », une composition dédiée à Antonio Carlos Jobim. Nous voici donc encore une fois confrontés à une musique hors du temps et des modes et qui prospecte dans divers univers musicaux.