
Virginie Daïdé Quartet : While We’re Strollin’
« Pendant que nous déambulons », c’est ainsi que Virginie a intitulé son nouvel album, le troisième, parce qu’elle l’a imaginé puis composé à vélo, dans les rues de Paris, accompagnée de son dictaphone et aussi aidée par l’attitude des passants. Et fidèle à cette image de diversités de modes de déplacement, elle crée, pour l’instant et pour la scène, une performance qui inclut une artiste de roller dance, Laurence Sabas, afin de proposer une performance urbaine, jazz et danse. Outre Virginie, au saxophone ténor et à la composition de huit des onze titres, le quartet comprend en sus Thomas Posner à la contrebasse, Nicolas Dri au piano et Tony Rabeson à la batterie. Chacun crédité d’un titre composé, à sa demande, dans le même mood que ceux de Virginie. Sans fioritures, le quartet nous propose un élégant jazz destiné aux clubs intimistes. Une musique emmenée par la saxophoniste, secondée par de talentueux comparses qui proposent un jazz harmonieux qui se veut quelques fois lounge, relativement discret dans son exécution. Un jazz de groupe, d’unité, dans lequel chacun semble au service de l’autre. Peu de perturbations, pas de longs solos, rien de tonitruant mais une musique collective, mélodieuse, qui déroule, qui swingue (« Ginger Blues », « Blowing Notes », « Let’s Go To The Gig »), qui cajole (« Gone » et son merveilleux échange piano saxophone) et opte aussi pour un peu plus d’intensité, d’énergie, au fil de certaines interventions. On résumera en parlant surtout de jazz coloré, ensoleillé qui va de pair avec ces premiers beaux jours de printemps. Comme le suggère le morceau « Cerise pêche prune abricot » peut-être vu lors d’une balade à vélo « Rue du poulet » ?