Wim Mertens : Heroides
Tadadam, tadadam, tadadadam… Nous avons tous en tête cette mélodie sinon composée, du moins utilisée à des fins publicitaires vantant les qualités d’un opérateur bien connu chez nous… Ces quelques notes de piano ont provoqué un effet viral, aussi fort que celui produit par les violons que Morricone a utilisés à l’occasion d’une autre publicité, celle-ci pour des aliments canins. A l’époque (nous sommes à la fin des années 80, début des années 90), les plus curieux d’entre nous ont exploré la discographie du compositeur flamand plus en détail… A la recherche de perles bien cachées… Et il y en avait ! Sous la forme d’une B.O., « Le ventre de l’architecte » (une infidélité de Greenaway vis-à-vis de Nyman, son compositeur fétiche), mais surtout de solos piano / voix (contreténor), sa marque de fabrique (« Casting No Shadow », …).
Si, au fil des années, Mertens s’est retrouvé un peu plus dans l’ombre, il n’a néanmoins jamais abandonné la composition qu’il exerce toujours aussi frénétiquement. Certains se sont amusés à les compter… « Heroides » serait, semble-t-il, son soixante-sixième album, lequel, comme les précédents, est dorénavant publié en autoproduction. Cette œuvre-ci se subdivise en deux volets distincts, le premier CD comprenant une version de celle-ci en piano / voix, le second apportant sa réponse (les mêmes titres) arrangée pour « l’ensemble » (piano, violon, violoncelle et harpe). S’inspirant d’un recueil de poèmes écrits sous la forme de lettres adressées par des héroïnes de la mythologie à leurs amants absents, Mertens ne cache pas ses intentions : nourrir un échange peu probable (les lettres demeuraient en général sans réponse). D’un côté, lui, ses complaintes, son piano et en réponse, l’orchestration minimaliste épurée. On en redemande…
Wim Mertens reprend la route, loin (Espagne, Portugal) ou plus près de chez nous (Ostende le 5 novembre, De Roma à Anvers le 26 janvier).