22 vlà Jazz à Liège

22 vlà Jazz à Liège

Jazz à Liège: 22ème édition en collaboration avec Les Ardentes

11 et 12 mai 2012: un nouveau “Jazz pour tous”.

Chaque festival de jazz a sa spécificité: Gouvy est résolument jazz classique, le Gaume est friand de créations, Gand féru de vedettes américaines et Bruges spécialement dédié au jazz européen. Depuis plus de 20 ans, Jazz à Liège, à l’image d’une mythique émission de Nicolas Dor et Jean-Marie Peterken, a pour devise: “jazz pour tous”. Qu’est-ce à dire ? Une grande palette de styles, une programmation qui n’est pas destinée qu’aux seuls initiés et une volonté de toucher toutes les tranches d’âge, d’où sa collaboration avec le festival des Ardentes.

Pour sa 22ème édition, les 11 et 12 mai prochains, les cinq salles du Palais des Congrès présenteront pas moins de 23 concerts suivis de jams diverses. A chaque salle, sa spécificité.  Salle des 1000, les têtes d’affiche souvent américaines mais pas seulement. Et tout d’abord, le quintet de Roy Hargrove, avec le bouillonnant Justin Robinson au saxophone alto. Après un attrait pour le groove hip hop de RH Factor, le célèbre trompettiste américain est revenu à un hard bop pur et dur, tel que l’ont montré dernièrement ses prestations à Gouvy et au Brosella. Le 11 mai également, la chanteuse Roberta Gambarini. D’origine turinoise, elle s’est imposée sur la scène new-yorkaise depuis 1998, cotoyant de grands pianistes comme John Hicks ou Cedar Walton. En 2002, elle s’était produite au Jazz Brugge en compagnie du célèbre Jimmy Woode à la contrebasse. Ses albums successifs – de You are there avec Hank Jones à So in love- ont révélé sa parfaite maîtrise des grands standards comme du répertoire de Michel Legrand. A l’affiche le 12 mai, le quartet d’Antonio Sanchez, l’un des batteurs les plus recherchés aux States. On l’avait découvert, il y a deux ans, au sein du trio du saxophoniste Donny Mc Gaslin, mais il a aussi joué avec Danilo Perez, Paquito D’Rivera ou Par Metheny. A ses côtés, le saxophoniste alto Will Vinson, un musicien londonien d’origine qui s’est imposé sur la scène de New York depuis 1999, notamment en compagnie du pianiste cubain Gonzalo Rubalcaba. Enfin, Philip Catherinequi vient fêter ses 70 ans avec le fidèle Philippe Aerts à la contrebasse mais aussi avec deux jeunes talents: le pianiste d’origine italienne Nicola Andrioli, qu’on a entendu aux côtés de Gino Latucca et de Mimi Verderame, et le batteur liégeois Antoine Pierre qu’on a pu entendre dernièrement à Maastricht avec Enrico Pieranunzi.

Roberta @ Roy @ Copacabana

Salle des 500, les découvertes. Et tout d’abord Don Byron, clarinettiste iconoclaste qui a côtoyé des pointures telles que Bill Frisell (Romance with the unseen) ou John Gilmore (No Vibe Zone). A Liège, il présentera son dernier projet, le New Gospel Quintet qui rend hommage, avec la vocaliste Barbara Walker, à de grandes figures du gospel comme Sister Rosetta Tharpe. Ensuite, et cela sera sûrement une des grandes révélations du festival, Ambrose Akinmusire. A 30 ans, le jeune trompettiste américain a déjà cotoyé Steve Coleman, Joe Henderson ou Joshua Redman. Son album When the heart emerges glistening a reçu les éloges de toute la presse et il a largement contribué au succès de Bailador de Michel Portal, l’un des meilleurs albums de 2011. A Liège, il se produira en quartet avec le pianiste Sam Harris. Dans la même salle, on découvrira, d’une part, le Tuesday Night Orchestra, l’une des meilleures grandes formations du pays comprenant des solistes tels que Jean-paul Estiévenart et quelques membres incontournables du Brussels Jazz Orchestra comme Dieter Limbourg à l’alto, dans un hommage aux grandes compositions de Bobby Jaspar et René Thomas et, d’autre part, le bouillant sextet des frères Cohen, Anat (clarinette, saxophone ténor), Yuval (saxophone soprano) et Avishaï (contrebasse), dans un mélange jouissif de compositions originales et de grands classiques.
Salle des Fêtes, une programmation plus funk en collaboration avec Les Ardentes pour un public qui acclame debout. A tout seigneur, tout honneur : le trio d’Aka Moon qui viendra fêter ses 20 ans d’existence avec un tout nouveau répertoire. Après diverses rencontres avec l’Afrique (Live at Vooruit), l’Inde (Akasha, Ganesh) ou la musique contemporaine de l’Ensemble Ictus ((Invisible Mother), Fabrizio Cassol, Michel Hatzi et Stéphane Galand sont revenus à la puissance originelle du trio qui a fait les beaux jours du Kaai. Se succèderont ensuite Anthony Joseph et sa poésie teintée de mysticisme caribéen et emmenée par son Spasm Band influencé par l’afrobeat, le quartet réunissant le maître malien du balafon Lansine Kouyate et le vibraphoniste français David Neerman dans un étonnant mix des cultures, le bassiste Da Romeo et son Crazy Moondog Band, avec en invité Eric Legnini au Fender Rhodes dans un mélange détonant de funk et de soul, le rythmn’n’blues de The Excitements emmené par la chanteuse Koko Jean Davis et l’Imperial Tiger Orchestra revisitant l’âge d’or de la musique éthiopienne.
Salle des 200, des têtes d’affiche du jazz belge et de l’opération “Ca balance”. Le Moonly Delight Quartet d’André Klenes, avec Jacques Pirotton à la guitare, invitera Fabrice Alleman, The Sidewinders emmené par le saxophoniste Thomas Champagne et le trompettiste Michel Paré ressuscitera le bop de Lee Morgan et Hank Mobley, célèbres solistes des Jazz Messengers d’Art Blakey, le groupe Syma du pianiste Lionel Polis et le quartet Temsé emmené par le saxophoniste Clément Dechambre seront les invités de l’opération “Ca balance”, tandis que le guitariste Guillaume Vierset aura la charge de revisiter le répertoire liégeois de Grétry (eh oui) à René Thomas à la tête d’un septet qui recevra en invité Guy Cabay.
Bar des Congressistes, pour un public attablé devant une bonne bière, une programmation décapante, entre bop débridé et projets libertaires. Le Bop and Soul Sextet du guitariste Maxime Blésin, avec Greg Houben et Pascal Mohy, le trio du bouillant saxophoniste allemand Reiner Witzel, la formation Stavroguine de Jean-Pol Schroeder mélangeant jazz (Pierre Bernard à la flûte), textes corrosifs (Chloé Schroeder) et jonglerie (Pierre-Nicolas Bourcier) et, enfin, le trio du pianiste français Rémi Panossian.
Le podium Win for Life accueillera, pour sa part, Dj Zen et Djazz & Co mais aussi les élèves des Académies de Waremme et d’Amay. Tandis qu’après minuit les jams se succèderont au bar des Congressistes.
Quand on vous disait “Jazz pour tous”.

Claude Loxhay