Demain sans faute : Panier de fruits
En cherchant désespérément quelque information sur Demain sans faute, on apprend de la page d’un disquaire indépendant (oui, il en reste quelques-uns, soutenez-les) qu’il s’agit d’un projet « créé en 2020 à tendance expérimentale, qui puise son inspiration autant dans les musiques de film, la musique électronique ou la musique concrète ». Dès la première pièce, « Au klm », on pourrait croire le ton « low fi indie » donné, mais ce serait un peu trop simple : une guitare acoustique post folk, voix parlée (en français) éparse et clavier un peu dissonant que l’on retrouve dans le dédale rythmique de « Percus à gogo » bientôt suivi par « Du lourd » et sa batterie obstinée et appuyée. Après un détour noisy, « Tranquille et tendu » nous plonge dans une scène à suspens d’un film pour les oreilles, bientôt arrêté par la vague acide et lancinante de « Smoke on the Water 1 » (toute ressemblance avec le tube de Deep Purple étant à écarter). « Impro 9 » la prolonge avec une guitare électrique dénudée post rock sur un larsen persistant. Les clochettes zen en intro de « Smoke on the Water 2 » (toujours rien à voir avec…) laissent croire à un apaisement, mais la tension revient rapidement dans une sorte d’impro entre percussions et ce métal malmené que semble affectionner Demain sans faute. Le combo Brestois termine très librement ce court album (une cassette à la pochette cartonnée BD sortie à 50 exemplaires) avec « En fait, j’aime bien la techno » entre metal beat et impro électro expé qui se coupe net. Chacun de ces 10 « fruits » soniques sans conservateurs ni copyrights, s’arrête juste avant de nous lasser – éventuellement – pour composer un panier singulier et attachant.
À découvrir également, un album numérique inspiré (disponible sur bandcamp et en format cassette avec une pochette arty tout aussi réussie) sorti au début du confinement et reprenant les 3 premiers EPs de Demain sans faute (donnant aussi le titre à cette compilation), tout aussi audio fruité et acidulé.