West Music Club, Plays Placebo

West Music Club, Plays Placebo

West Music Club, Plays Placebo

IGLOO RECORDS

Créé en 1969, le West Music Club se produit, depuis 1989, sous la direction de Richard Rousselet qui, dans les années ’70, faisait partie du groupe Placebo de Marc Moulin, une formation aux accents jazz rock qu’on situait dans le sillage du Weather Report de Wayne Shorter ou du Soft Machine d’Elton Dean. “La musique de Placebo n’a pas pris une ride”, explique le trompettiste. C’est donc en toute logique qu’a germé ce projet Plays Placebo, une manière pour le West Music Club de célébrer un double anniversaire. Afin d’arranger et orchestrer cette musique pour un big band, Rousselet s’est adressé au bassiste Thomas Pechot qui a réalisé un travail remarquable, en trouvant un parfait équilibre entre la masse sonore du big band et les sonorités électriques recherchées par Marc Moulin: entre autres, les claviers de Fabien Buisseret sur Temse, son orgue Hammond sur Only nineteen, la guitare de Jean-François Hanoteau sur Humpty Dumpty ou l’EWI de Thomas Van Ingelgem sur Planes. Par ailleurs, les orchestrations usent au maximum de la large palette du West Music Club: flûte, clarinette, soprano, alto, ténor, baryton, trompette, bugle, trombone et trombone basse. Si le personnel du big band a changé au fil du temps, on retrouve à la tête de chaque section un musicien expérimenté: pour les trompettes, Michel Paré qui succède à Marie-Anne Standaert; pour les trombones, Jean-Pierre Pottier et pour les saxophones, Stéphane Letot et Thomas Van Ingelgem. Le répertoire se veut lui aussi éclectique, le choix s’est porté aussi bien sur des compositions du premier album, Ball of eyes de 1971, soit Aria, Planes ou Humpty Dumpty; que sur certaines de l’album “1973”, soit Temse, Balek, Only nineteen et Red Net ou certaines de Placebo 1974, soit Bosso, Stomp, Dag Madam Merci ou N.W. Pechot a veillé ainsi a obtenir une alternance entre morceaux au tempo groovy (Temse), à l’atmosphère plus sereine (Red Net) ou au charme latin (Bosso). Si les arrangements soignent les mouvements d’ensemble et la sonorité compacte du big band, chaque plage laisse de larges espaces aux solistes: entre autres, Rousselet au bugle sur Temse, Michel Paré à la trompette sur Only nineteen, Thomas Van Ingelgem à l’alto (Temse) ou au soprano (Dag Madam Merci), Isabelle Guerin à la flûte (Planes), Stéphane Letot au ténor (Humpty Dumpty), Jean-Pierre Pottiez au trombone (Bosso), Fabien Buisseret au piano (Aria) ou David Demuynck à la batterie ((Bosso). Après Mosaïque de 1995, Live de 2005, Natural de 2013, ce Plays Placebo est donc le quatrième album de l’ère Rousselet: un travail qui s’inscrit dans la durée.

Claude Loxhay


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Concert

Tournai Jazz Festival, 5 mai.