Wim Mertens : The Gaze of the West
Définitivement, Wim Mertens est un personnage à part dans le microcosme musical belge. Formellement inclassable. Ou néo-classique ? Parfois, pas toujours… L’ex-pilier des Disques du Crépuscule correspond parfaitement à l’idée « around » que votre magazine (préféré) aime développer de saison en saison. Depuis le tout début de sa carrière (sous le nom de Soft Verdict) Wim Mertens aime brouiller les cartes. Il peut aussi bien composer une « œuvre » destinée à sonoriser une partie de billard électrique que revenir à de meilleurs sentiments sous la forme de pianos / voix (de fausset) qui lui ont permis de bâtir une belle réputation. Ailleurs, comme sur ce « Gaze of the West » charnel, ses compositions s’adressent à un orchestre plus symphonique (vingt-trois âmes ici, pas nécessairement tous ensemble). Le fond demeure : répétitions quasiment chirurgicales, mathématiques. A la mélodie de base, ajoutez une note, puis une autre sur la mesure suivante, retirez-la et déplacez-la à un autre moment, etc. A ce petit jeu, on rappellera que Wim Mertens était arrivé à détrôner Michael Nyman, jusqu’alors unique compositeur attitré pour sonoriser les films de Peter Greeneway. Mertens peut être fier du chemin parcouru depuis l’aube des années quatre-vingt : quarante années de carrière sans aucun compromis, avec une discographie foisonnante (plus de septante albums) à son actif. Et si on le sent peu rassuré en cette période bouleversante que nous traversons, ce « regard occidental » reflète une fois encore un état d’esprit atypique. Celui d’un homme différent qui nous rassemble autour de lui.
Notez que le concert qui devait avoir lieu au Bozar le 20 octobre pour commémorer ses quarante années de carrière, est déplacé au 12 novembre 2021.
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Yves «JB» Tassin