La Jungle : Ephemeral Feast
Black Basset / A tant rêver du Roi / Rockerill / Stock
A la question « Au juste, comment définissez-vous votre musique ? », le duo le plus déjanté de la stratosphère avait répondu : « On fait du rock, pas d’hésitation à ce sujet-là ». Dont acte… Et ne croyez surtout pas que cela puisse nous embarrasser, que du contraire ! Mais il est vrai qu’entre la techno, le krautrock, la noise, les instrumentaux (bien que la voix de Mathieu « Jim » Fiasse soit clairement devenue un instrument essentiel) et les improvisations, La Jungle pourrait se qualifier comme étant un groupe multigenre. Tous ces ingrédients / sources d’épuisement, nous les retrouvons dans ce cinquième album studio qui suit fièrement son frère de sang « Fall of the Apex » d’un an. A l’époque, on notait déjà des arrondis dans les courbes du son, une déflagration contenue que l’on doit à un ingénieur du son à nouveau présent ici, Hugo-Alexandre Pernot. Oui, le son est plus léché, mais pas le propos… Plus encore que « Fall… », « Ephermeral Feast » (le festin éphémère…) est un pamphlet jeté à la figure de l’Humanité qui court inéluctablement à sa perte. Ce que traduit magnifiquement le dessin de la pochette (que l’on doit à nouveau à Gideon Chase) où on aperçoit une Mère Nature vacillante, proche de l’écroulement. Cet album est leur hurlement d’angoisse. Pas une seule minute à perdre : La Jungle trace, le nez dans le guidon, à coups de guitares saturées, de loops terroristes et de coups de butoir assénés par Rémy « Roxie » Venant. C’est violent, happant, déprimant et jouissif… Dansez, tant qu’il en est encore temps !
La Jungle en interview dans JazzMania ce mercredi 3 août…
et en concert près de chez vous à un moment ou un autre…