Doomcannon : Renaissance
Brownswood Recordings / N.E.W.S
Avec ce premier album, c’est bien de « renaissance » qu’il s’agit. Un « départ nouveau » qui attend Dominic Caming, alias Doomcannon, producteur / multi-instrumentiste londonien qui a fourbi ses armes au sein de la prestigieuse Kinetika Bloco par laquelle sont passés beaucoup de ceux qui contribuent aujourd’hui à l’explosion du jazz anglais. Prendre les armes : c’est un peu le concept de cet album qui s’inspire largement du combat « Black Lives Matter » toujours aussi indispensable à mener ; ce qui transparait au travers de certains titres du disque (« Dark Ages », « Uncovering Truth », « Black Libération », …). Doomcannon serait ainsi à la musique ce que Ken Loach est au cinéma britannique, en lutte contre les injustices raciales et sociales. Avec, comme bande-son, un jazz ultra-moderne qui n’est pas sans rappeler celui d’une autre forte tête révoltée – américaine celle-là – Theo Croker.
Pour atteindre ce résultat, Doomcannon s’est entouré d’une équipe solide : Kaidi Akinnibi au saxophone, Oscar Ogden aux fûts, Daniel Rogerson à la guitare, Thea Sayer à la contrebasse, lui-même se chargeant des claviers. Mais aussi d’un quatuor à cordes sur cinq titres dont il se réserve les arrangements. Enfin, il invite la rappeuse londonienne Alexis « Lex Amor » Adimora sur le très convaincant et poétique « Times ».
Bien évidemment, nous nous trouvons très éloignés des projets free que Doomcannon animait autrefois (TriForce, Project Karnak). Il n’est cependant pas question de courber l’échine, mais bien de colporter un message auprès du plus grand nombre… Dont vous faites dorénavant partie.