Pierrick Pédron & Gonzalo Rubalcaba : Pédron Rubalcaba

Pierrick Pédron & Gonzalo Rubalcaba : Pédron Rubalcaba

Gazebo

« Pédron Rubalcaba », un titre tout simple pour un enregistrement en duo, une rencontre dont le saxophoniste nous raconte l’histoire dans une interview à paraître mercredi. Deux sensibilités, deux univers qui, plus que se croiser, s’entremêlent. Un répertoire soigneusement choisi où les noms de grands compositeurs rassurent – Kern, Mancini, Strayhorn, Bechet, Carla Bley… – et qui, avant l’écoute, font craindre une dispersion… Rien de cela sur ce petit bijou de duo qui va marquer la discographie du saxophoniste. Entame sur « The Song is You » avec le sax en tête, dans la douceur sur tempo lent jusqu’à ce que le pianiste lève le tempo et la composition de Jérôme Kern s’envole. « Ezz-Thetic » de Georges Russell brille par le côté orchestral qu’y développe Rubalcaba. « Lawns », quasi hypnotique, a été ajouté en fin de session sans arrangement, dans un écrin de complicité. Et puis, il y a une perle rare de Sydney Bechet, une mélodie à couper le souffle à laquelle se tiennent sax et piano avec lyrisme et retenue. Le thème de Jackie McLean – à moins que ce ne soit de Monk, comme le précise Pierrick Pédron dans l’entretien – libère le saxophoniste, contrastant avec l’arrangement quasi impressionniste de « The Folks Who Live on the Hill ». « Pretty Girl » de Strayhorn – à moins que là aussi il s’agisse d’un contournement de « The Crossed Lovers » d’Ellington ? – clôture un album à la fois baigné de tradition, de poésie et d’une entente quasi télépathique entre le pianiste et le saxophoniste. Un album qu’on réécoute à l’infini.

Retrouvez l’interview de Pierrick Pédron dans JazzMania ce mercredi 12 juillet.

Jean-Pierre Goffin