Yochk’O Seffer : NEFFESH MUSIC Cèl 2

Yochk’O Seffer : NEFFESH MUSIC Cèl 2

ACEL / InOuïe DistributioN

D’origine hongroise, Yochk’O Seffer est un artiste aux multiples facettes, le genre de personne difficile à décrire en quelques mots. Bon, essayons tout de même : peintre, sculpteur, créateur d’instruments de musique qui le rapprocherait bien du pataphonique Max Vandervorst – le sefferophone par exemple. Multi-instrumentiste pratiquant tous les saxophones, pianiste, flûtiste, clarinettiste, n’en jetez plus, vous l’aurez compris d’emblée avec Yochk’O Seffer, vous en aurez plein les oreilles.

« NEFFESH MUSIC Cèl 2 » est bien la suite de « Cèl 1 », en trois volumes lui aussi. Les notes de Didier Levallet nous informent que le titre en hongrois de ce triple album signifie « je me souviens de lui », et il s’agit de John Coltrane dont la musique occupe quasi l’intégralité du premier volet, avec quelques compositions personnelles. Deux versions de « Naima » en ouverture pour lesquelles le saxophoniste ajoute des harmonisations électroniques pour la première, le piano pour la seconde. « Din » est une fantastique improvisation de neuf minutes à laquelle prend part François Causse à la programmation numérique. Suivent « Ogunde », « Love » de Coltrane où Seffer se partage entre ténor, sopranino et tarogato, avant un final de 12 minutes sur « ‘Round Midnight ».

Pour le deuxième volet, Yochk’o Seffer s’associe au violoniste Kathy Lajos Horvath à la fois pour la composition et l’interprétation : suite en trois parties enregistrée en 1978, « La Naissance et la Mort » est une pièce inédite, œuvre aux accents de musique contemporaine plus que de jazz, même si la part d’improvisation est sans aucun doute au cœur de la musique.

Avec « Metamorfozis », outre une intrigante version de « Prelude to a Kiss » d’Ellington, avec Guillaume Orti comme complice, on s’intéressera surtout à la pièce centrale « L’anche des métamorphoses » sur des textes écrits et récités par Didier Malherbe qui fait l’éloge en quatre paragraphes de ce petit morceau de roseau qui fait vibrer le son de tout saxophone, clarinette et tarogato, parties de l’arsenal jubilatoire de Yochk’O Seffer. A écouter oreilles et esprit grand ouverts.

Jean-Pierre Goffin