Amina Claudine Myers : Solace of the Mind

Amina Claudine Myers : Solace of the Mind

Red Hook Records / Xango Music

Le nom d’Amina Claudine Myers ne vous dit sans doute rien. Interrogez-le, ce sera l’occasion d’un retour dans le temps instructif. Native de l’Arkansas, Amina a fait ses premiers pas en musique sur le piano de l’église locale du petit bourg où elle a grandi et où elle participe à un groupe féminin de gospel. Au mitan des années soixante, elle rejoint l’Association for the Advancement of Creative Musicians (la mythique AACM) à Chicago et s’accoquine avec Lester Bowie. Plus tard, elle collaborera avec Arthur Blythe, Art Blakey, Muhal Richard Abrams, Greg Osby et un tas d’autres, dont Wadada Leo Smith avec lequel elle réalisera « Central Park’s Mosaics » l’année dernière. « Solace of the Mind » se décline sous la forme d’un album solo où elle se retrouve seule avec son piano et, accessoirement, un orgue Hammond. Dix pièces qui reviennent sur sa vie. En ouverture, la pièce « African Blues » qu’elle a jouée sous maintes formules, fait écho à ses années passées à Chicago. « Song for Mother E. » qui lui succède, une composition tirée d’un album éponyme édité en 1980, est un hommage à sa grand-tante Emma Thomas qui fut sa mère d’adoption. Sur « Ode to my Ancestors », Amina, 83 ans aujourd’hui, rend hommage à l’âme de ses ancêtres. Sans effet et sans affect, sa voix énonce sa croyance tel un message dénué de tout prosélytisme. Avec « Steal Away », elle revisite un morceau traditionnel de son enfance d’une manière épurée. En clôture, « Beneath the Sun » s’avère une de ses meilleures compositions. Au final, « Solace of the Mind » apparaît comme un moment de réconfort spirituel en ces temps sombres.

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Eric Therer