Banjax, Osa
Banjax, Osa (WERF)
Élève de Ben Sluijs dans un premier temps, puis de Jeroen van Herzeele et de John Ruocco au Conservatoire de Bruxelles, Erik Bogaerts a d’abord joué en trio avec Piet Verbist (contrebasse) et Steven Cassiers (batterie), puis a fondé le quartet Bender Banjax. Derrière la batterie, on trouvait déjà Stijn Cools et, au piano, Christian Mendoza, musicien d’origine péruvienne qui a eu pour professeurs Erik Vermeulen et Kris Defoort au Conservatoire de Bruxelles, et qui a déjà enregistré deux albums personnels avec Ben Sluijs : “3/4 Piece” en trio et “Arbr’-en-ciel” en quintet. Pour cet album, Erik Gogaerts a décidé d’appeler un de nos meilleurs contrebassistes, Nicolas Thys, souvent sollicité par les musiciens belges, de Nathalie Loriers à Kris Defoort, en passant par Nicolas Kummert ou Tuur Florizoone, mais aussi fréquemment invité par le label allemand Pirouet (albums avec Robin Verheyen, Bill Carrothers ou la chanteuse portugaise Maria de Fatima). Il a aussi décidé d’élargir sa formation en faisant appel au guitariste Bert Cools dont on vient d’apprécier le travail auprès du saxophoniste Bruno Vansina et du vibraphoniste américain Steve Nelson, sur l’album “Stratocluster” (un cédé chroniqué sur le site). Au répertoire, huit compositions du leader, six interprétées à l’alto, une au soprano (Theo) et une à la clarinette (Munin), le tout entrecoupé de six courtes improvisations (Mellomspill I-VI) dédiées essentiellement à des solos de soprano, piano ou guitare. Avec une réelle volonté de mettre chacun de ses compagnons en évidence; Erik Bogaerts allie ballades langoureuses (Munin, Talinn, Parentification) et mélodies chantantes aux rythmes colorés (Theo, 10050 Cielo, DeLorean). Tantôt porté par un réel élan lyrique, tantôt volubile et virevoltant, Erik Bogaerts fait preuve d’une belle maîtrise tant à l’alto qu’au soprano ou à la clarinette. Christian Mendoza se montre un digne héritier de ses professeurs mêlant lyrisme mélodique et recherche de sonorités nouvelles (cordes frottées ou pincées à même le corps du piano dans Talinn). Bert Cools apporte au quintet des colorations chatoyantes avec ses sonorités modulées par un jeu très élaboré de commandes au pied. De son côté, Stijn Cools est constamment à la recherche de nouvelles colorations rythmiques, en dissociant constamment le travail des mains : baguette main droite, balai ou mailloche main gauche ou association balai-mailloche et tambourin (Theo). Au total, une démarche originale et audacieuse mais qui doit encore se rôder au fil des concerts.
Claude Loxhay