Barrelhousin’ Around Chicago : The Legendary George Paulus 1970’s Blues Recordings

Barrelhousin’ Around Chicago : The Legendary George Paulus 1970’s Blues Recordings

J.S.P. Records ‐ Références catalogue : JSP2501

Rappelons d’abord que G. Paulus était un collectionneur compulsif de Chicago, passé à la production de disques publiés en vinyle sur ses labels éphémères comme Barrelhouse, Saint Georges, Negro Rhythm, Kingfish, Delta Swing, Floatin’ Bridge, African Fold Society, etc… Excusez du peu ! Paulus recherchait en priorité des musiciens de Chicago peu connus et marginaux, dont certains ont ensuite fait des carrières honorables. Un grand nombre des faces reprises sur les deux CDs de ce coffret, et gravées entre 1969 et 1977, ont déjà été publiées auparavant sur vinyle, mais elles viendront à point aux nombreux amateurs qui n’ont pas eu l’opportunité de se procurer les long-playings concernés et désormais peu ou pas accessibles, comme les références JSP 1038, 1040, 1055, 1063 et 1068, ainsi que Barrelhouse BH-08 et BH-09, etc … Sur le CD 1, on retiendra d’abord des faces de grande qualité, inédites à ce jour et gravées par les harmonicistes Sam Johnson (« Country Girl ») et Earl Payton (un vigoureux « Parkway Boogie »), le guitariste Jimmy Miller (« Somebody Have Mercy »), le bassiste Mac Thompson avec l’harmoniciste Billy Branch (un superbe « Something Wrong ») ou encore le chanteur James Henderson avec Jimmy Miller (« Hey Baby »). Parmi les faces déjà parues en vinyle, il faut mentionner « Hoochie Coochie » de Billy Branch, les 3 faces de Joe Carter avec B.J. Wrencher (hca) dont « You’re The One », 2 faces de Kansas City Red (dm) avec Eddie Taylor (gt) ainsi que « Now Darlin’ » de Big John Wrencher, « Good Morning Mr. Blues » de Easy Baby et l’excellent doublé de Blind Joe Hill (vo,gt,hca) : « Boogie In The Dark » et « She Fool Me ». Toutes ces faces, à des degrés divers, sont mordantes et excitantes.

Il n’y a aucun inédit sur le 2è CD, mais ce sont des documents importants et uniques en leur genre, comme les 15 faces du pianiste « tous-terrains » Lyin’ Joe Holley datant de 1977 et enregistrées dans l’arrière-salle d’un salon de barbier où trônait un piano. C’est primitif et saccadé mais agréable à écouter, surtout les faces rapides comme « How Long » et « Drinking Budweiser » (pas une pub pour cette bière mais plutôt un avertissement sur ses dangers). Il y a aussi quelques beaux slows blues misogynes comme « Monkey Face Woman » et « Drunken Woman ». Il fait même du rap avant l’heure avec « Old Twister ». Même avis pour les 2 faces de John Lee Granderson à la slide et un peu moins pour les faces d’un Blind Will Dukes, contemporain de Robert Johnson et assez diminué par l’âge. Son jeu de guitare et son chant sont assez confus, ses 3 faces ont été enregistrées en 1975 à Detroit et restent néanmoins des documents de grande valeur historique.

Robert Sacre